Mouctar diallo, positiviste ou le versatile doux ?

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Le député Mamadou Mouctar Diallo, président des Nouvelles Forces Démocratiques NFD a été vu à Nzérékoré, aux côtés du Chef de l’État qui a présidé le dimanche 12 mai 2018, la journée du paysan. Interrogé sur place, il a indiqué être venu « soutenir les efforts du gouvernement en faveur des paysans ». La journée du paysan a connu la présence des membres du gouvernement, du président de l’Union des Forces Républicaines (UFR), haut représentant du Chef de l’État et bien sûr les acteurs du monde rural. La présence remarquée de l’opposant Mouctar Diallo a suscité des commentaires chez plusieurs observateurs de la vie politique nationale.

À la question d’un confrère de la radio Espace de savoir si on pouvait parler de rapprochement avec le Parti présidentiel, le député répond : « Moi, je suis positif, tout ce qui va en faveur de la population, je soutiens. Surtout, qu’il s’agit du monde paysan, donc nous pensons que les efforts du gouvernement méritent d’être salués, c’est pourquoi nous avons répondu à l’invitation », indique-t-il de manière floue.  Il se murmure depuis un moment dans la cité, que M. Diallo est pressenti ministre dans le gouvernement annoncé que le Chef de l’État n’arrive toujours pas à former. Ce n’est pas nouveau ce genre de rumeurs. Au cœur des polémiques nées des pourparlers engagés à Sékoutouréyah au lendemain de la présidentielle de 2015. Le député élu sur la liste de l’UFDG de Cellou Dalein Diallo en 2013 (il était troisième sur la liste.), avait fait le choix de prendre ses distances avec cette formation politique. Au niveau de l’UFDG, on ne veut pas faire de commentaire sur un sujet qui ne vaut pas la peine. Surtout que rien n’est encore officiel.

Positiviste ou versatile doux ?

Moucar Diallo a l’intelligence de « trahir » sans faire assez de bruit. En 2010, alors qu’il était ministre de l’élevage dans le gouvernement d’union nationale de la transition, il n’a pas hésité à annoncer son soutien à celui qu’il appelait affectueusement « mon grand frère Elhadji Cellou ». Alors que les ministres en fonction avaient décidé de rester neutre dans ce processus assez inclusif à l’époque. Soutien qu’il a réaffirmé contre l’avis de ses amis du parti en 2015, alors qu’il était en tournée en moyenne Guinée avec le chef de file de l’opposition M. Cellou Dalein Diallo. Cette décision qui n’a pas permis à sa propre formation politique d’avoir un candidat à la dernière présidentielle, a suscité le départ de Boubacar Siddigui Diallo, désormais leader de l’Union du Mouvement Populaire (UMP) et Ousmane Taran Diallo, qui était récemment tête de liste du Mouvement Républicain à Matoto (liste indépendante). À toutes ces réactions, Mouctar a répondu par le silence.

À ces dernières élections, il avait voulu briguer la mairie de Ratoma, c’était sans compter que le parti de Cellou ne laisserait jamais cette municipalité, presque imprenable à ses yeux à quelqu’un d’autre, fut-il un ancien allié. Autrement, c’est un de ses militants qui a tenté d’affronter Souleymane Taran Diallo, ancien président de la délégation spéciale de Ratoma et d’autres. Mouctar fait alors le choix de bien s’entendre avec le président Alpha Condé, puisqu’il ne sert à rien de continuer à s’opposer à tout si on le suit bien « nous sommes une opposition qui comprend quand ça marche et donc nous apprécions quand il faut… » a-t-il laissé entendre.

Jacques Lewa

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