Mines/guinée : un investissement de 25 milliards de dollars attendus d’ici 2026

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Le Premier ministre guinéen a annoncé dans sa déclaration de politique générale du gouvernement que le secteur minier du pays s’attend à un investissement de 26 milliards de dollars américain, d’ici à l’horizon 2026.

Ibrahima Kassory Fofana rapporte dans son discours, dont copie est parvenue dans notre rédaction, que durant la décennie en cours, le secteur a enregistré un afflux d’investissements rodant autour de 6 milliards de dollars. Donc, ce montant serait plus que doublé si les prévisions restent inchangées.

« Le secteur minier guinéen a enregistré un afflux d’investissements qui dépasse 6 milliards de dollars sur la décennie écoulée, et qui devrait atteindre 25 milliards de dollars d’ici 2026 », indique-t-il face aux députés issus des législatives de mars 2020.

Pour ce qui concerne les principaux avantages comparatifs naturels du pays, le gouvernement dirigé par Kassory Fofana entend s’appuyer, entre autres, sur le secteur des mines, au moyen de son industrialisation, en vue d’une relance effective de tout l’écosystème économique du pays.

Une hausse de la production minéralière

Selon le chef du gouvernement, les réformes engagées depuis 2010 ont permis au pays de se hisser à la deuxième place des producteurs mondiaux de bauxite, derrière l’Australie et dépassant la Chine.

«La Guinée est aujourd’hui le deuxième producteur mondial de bauxite, avec une production de plus de 80 millions de tonnes », déclare-t-il, ajoutant que ‘’l’industrie aurifère, soit 25% de la production minière, pourrait, quant à elle, voir sa production doubler d’ici à quelques années ».

Cependant, enchaine Kassory Fofana, ‘’malgré cette redynamisation des industries extractives dont nous ne saurions nous satisfaire, il nous faut créer de nouvelles valeurs ajoutées à travers la transformation locale des ressources minières et, ce faisant, favoriser la création d’emplois et de nouveaux métiers dans l’industrie minière’’.

Dans la même lancée, le gouvernement guinéen annonce une évolution en faveur de la transformation du tissu industriel de la filière bauxitique.

« Nous sommes en train de mettre en place une filière de transformation industrielle de la bauxite, pour produire l’alumine et l’aluminium. Une dizaine de projets de raffinerie sont en cours d’études, dont trois (3) sont aujourd’hui en stade de maturité avancée », assure le chef du gouvernement guinéen, qui s’engage à mettre un accent particulier sur le contenu local. Car, dit-il, c’est par le biais de cette politique de contenu local que les Guinéens pourront véritablement prendre part au développement du secteur minier, s’approprier l’expertise nécessaire, s’enrichir et, à terme, prendre en main le destin économique du pays.

« Nous avons déjà mis en place un cadre légal approprié sur le contenu local. L’enjeu est désormais de l’appliquer et de se doter de mécanismes de contrôle pour en garantir les effets escomptés » précise Kassory Fofana.

Une prise en compte des préoccupations environnementales

Dans le même discours, le premier ministre a tenu à faire comprendre aux députés que son gouvernement tient compte des externalités, conséquence de l’exploitation minière.

A ce propos, il dit saluer l’initiative des 6 compagnies minières majeures évoluant dans la région de Boké qui ont créé, annonce-t-il, le Réseau Environnement Bauxite (REB) pour réduire les impacts cumulatifs du développement minier sur la biodiversité et sur les populations riveraines.

« Au-delà de ces efforts, un mécanisme de compensation financière sera mis en place pour veiller à la conservation de la biodiversité. La création en cours du parc national du Moyen Bafing s’inscrit dans ce cadre », conclut-il.

Chérif Haidara

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