U ne mission de la Cour Pénale Internationale conduite par le chef de la coopération internationale du bureau du procureur a rencontré, jeudi 25 novembre 2021, la nouvelle ministre de la justice de Guinée.
Selon nos informations, les échanges ont essentiellement porté sur les préparatifs de la tenue d’un procès dans un bref délai.
Dorénavant, Bâ Amady et ses amis ont transmis aux nouvelles autorités guinéennes le message du nouveau procureur de la CPI, Karim Khan, qui entend se saisir du dossier au cas où la Guinée trainerait les pas.
« La Guinée est une priorité pour lui (le procureur de la CPI, ndlr), il veut véritablement la mise en œuvre d’une complémentarité effective. Espérant que la Guinée va montrer à la face du monde, à l’Afrique, qu’elle est capable elle-même de juger ce dossier. Mais ce que Karim lui-même dit aussi est très clair : ‘’ils (les autorités guinéennes, ndlr) le font ou je le fais’’. Et donc, le moment est venu pour la Guinée d’agir », a déclaré Bâ Amady, chef de la coopération internationale du bureau du procureur de la CPI.
Après cette rencontre avec la ministre de la Justice, la délégation compte rencontrer le premier ministre, les juges et les différents membres du gouvernement et du secteur judiciaire.
« Ce que nous avons entendu de Madame la ministre nous rassure dans le sens de la programmation, de la préparation de cette audience. Elle a déjà invité le comité de pilotage à se rencontrer la semaine prochaine. Elle est en train d’identifier les aspects opérationnels qui ont empêché l’audience de se tenir, et devant mes collègues, elle vient de nous rassurer sur la levée de ces obstacles opérationnels pour que le procès se tienne dans le plus bref délai, dans les trois mois au maximum à venir, au plus tard avant fin mars », a indiqué Bâ Amady.
Le massacre du 28 septembre 2009 avait fait plus de 150 morts, une centaine de femmes violées, des milliers de blessés au stade 28 septembre en 2009, selon l’ONU.
En 2009, rappelons-le, la Cour pénale internationale (CPI) avait ouvert un examen préliminaire sur la situation en Guinée. L’enquête menée par des juges d’instruction guinéens en 2010 avait permis à l’audition de 400 victimes.
Plus de 13 suspects ont été inculpés – et 11 d’entre eux sont censés être renvoyés au procès. Parmi eux figurent l’ancien chef de la junte, Moussa Dadis Camara, actuellement en exil au Burkina Faso.
En début de semaine, le chef du gouvernement guinéen a visité les travaux de constructions du tribunal spécial devant abriter le procès, situé dans l’enceinte de la Cour d’appel de Conakry.
A suivre !
Alpha Sodio Diallo