Marche démonstrative de mahmoud dicko : le président malien désavoué par une partie de ses compatriotes

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A priori, les dernières années du second mandat du numéro 1 de Bamako sont mouvementées. Suite aux législatives d’Avril qui finiront avec des résultats mitigés, l’Imam Mahmoud Dicko a fait parler la rue afin de stopper la mission de l’Exécutif réélu en 2018. Aurait-il gain de cause ?

Alors que la tension est montée d’un cran, revoilà Mahmoud Dicko dans l’arène politique. Remonté face à la mauvaise gouvernance, il fut celui qui annonça le message d’appel à manifester. Un discours guerrier qui aura eu gain de cause, car une crise post-électorale perdure depuis peu. La Cour Constitutionnelle a modifié les résultats du scrutin parlementaire faisant des perdants les vainqueurs et vice versa.

Montées de tension qui profitèrent à l’ancien président du Haut Conseil Islamique à travers la démonstration de ses partisans. Quelques mois plutôt, Dicko annonçait les couleurs pourtant depuis le palais de la culture de Bamako. S’il disait prévoir une marche, il en sera dissuadé. Seulement, il s’était exprimé avec sagesse et retenue en égrenant mises en garde et frustrations des enseignants non payés depuis plus de trois mois. Avec les récentes législatives au Mali qui ont envenimé la situation, l’occasion est mise à profit pour tirer sur le régime en place.

Des alliés du Président IBK qui furent ministres lors de son 1er mandat ont rejoint le mouvement. L’arrogance de la Cour Constitutionnelle n’a pas arrangé les choses. Sa présidente Manassa Danioko publie à longueur de temps des communautés aux propos provocateurs. Ce qui explique la virulence du ton des frondeurs qui veulent la déposer ainsi que son employeur d’IBK. Même la dissolution de l’Assemblée nationale entachée d’illégitimité est aussi dans le lot des revendications.

Au lendemain de la démonstration de l’imam Dicko, les tenants du palais de Koulouba ont directement pris langue avec lui pour éviter que ça ne dégénère.

Le ministre de la Société civile Amadou Thiam est impliqué dans les négociations. Tutelle de la société civile, le benjamin de l’actuel gouvernement malien serait en passe d’avoir des concessions.

Place désormais à l’apaisement, car une chose reste évidente : le pouvoir malien a l’Imam sur son dos et ce dernier n’entend pas lâcher prise.

Idrissa Keita

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