Législatives du 16 février prochain : l’avis de oumar mohamed sylla (contribution)

Publicité

N ous admettons tous qu’un État démocratique se caractérise par le gouvernement du peuple par le peuple en paraphrasant l’ancien président américain Abraham Lincoln. Ceci étant, le peuple participe à la vie politique en exprimant ses choix à travers le vote et défend ses idées au sein des formations politiques.

Le pluralisme politique étant l’un des symboles de la démocratie, il serait d’une notoriété publique que les mêmes armes (chances) soient accordées à tous les partis politiques ayant le souhait de participer aux consultations électorales, rendant ainsi l’élection inclusive, transparente et crédible, gage de paix et de stabilité institutionnelle.

Il faut rappeler que conformément aux dispositions combinées des articles 60 de la Constitution du 07 mai 2010 et 119 de la loi organique n°0039/2017/AN du 24 février 2017 portant code électoral révisé, le mandat des députés actuels expirait le 12 janvier 2019, mais contre toute attente, le Président de la République a pris un décret de prorogation de mandat des députés après avoir recueilli l’avis de la Cour Constitutionnelle (Avis n°001/2019/CC du 10 janvier 2019 ) conformément aux dispositions de l’article 46 de la constitution suscitée. Ce qui rétablit les députés dans la légalité et par ricochet dans la légitimité.

Mais il était primordial d’organiser les législatives afin de rendre au peuple son droit originel, celui de choisir ses représentants.

Cette dans cette optique que le président de la République a convoqué le corps électoral pour le 16 février 2020 et que le processus fût déclenché par la révision exceptionnelle des listes électorales, le dépôt des dossiers de candidature, la publication des listes des candidats retenus par la Cour Constitutionnelle et la publication du décret d’ouverture et de fermeture des campagnes électorales en ce mercredi 15 janvier 2020.

Je partage l’idée selon laquelle, certains partis politiques auraient commis une faute politique en s’abstenant de ne pas prendre part aux échéances électorales et que nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude, mais leurs inquiétudes méritent d’attirer notre attention qui sont entre autres notamment:

– Le délai déraisonnablement court de la révision exceptionnelle des listes électorales qui a débouché à un fichier électoral non consensuel ;

– La prorogation du délai de dépôt des dossiers de candidature par décision du président de la CENI en violation de l’article 144 du code électoral révisé ;

– La non distribution des cartes d’électeur 45 jours avant le jour du scrutin ( Article 34  du code électoral révisé).

Si la démocratie a pour fondement le principe majoritaire, il reste indéniable aussi que le respect de la minorité n’en est pas moins, surtout que dans de telle circonstance, il est difficile de savoir qui représente la majorité ou qui représente la minorité.

Ainsi, pour rendre l’élection inclusive et consensuelle au nom de la paix, je suggère humblement entant que citoyen lambda à Monsieur le Président de la République de saisir la Cour Constitutionnelle par l’intermédiaire de Monsieur le Président de la CENI afin de demander le report des élections législatives pour un délai raisonnable. Il faut savoir qu’il y a des précédents en la matière (Cas du Benin, Élection législative du 31 mars 2007).

J’ose espérer qu’au nom de la paix et de l’unité nationale, toutes les parties sauront garder raison.

VIVE LA PAIX

VIVE LA JUSTICE

VIVE L’UNITÉ NATIONALE

QUE DIEU BÉNISSE LA GUINÉE ET LES GUINÉENS.

Par Oumar Mohamed Sylla

Publicité