Le secrétaire général adjoint du Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG), Aboubacar Soumah, a exprimé son désarroi à notre organe de presse, ce lundi 08 janvier. Dans un entretien téléphonique, M. Soumah a exposé l’état des négociations et a exprimé fermement les mesures qui seront prises au cas où ces négociations n’aboutissent:
«Ce sont les religieux qui mènent les négociations. Nous avons pris contact avec eux (Les religieux, Ndlr), ils nous ont dit de patienter jusqu’à la fin du mois de janvier. Donc, dans cette patience-là, nous sommes en train de préparer le terrain de Conakry à l’intérieur du pays. Jusqu’à présent, aucune de nos demandes n’a été satisfaite. D’abord, le premier point, à savoir la levée de la suspension de nos salaires. Jusqu’à présent nos salaires sont suspendus. Les 20% qui devraient être payés en fin novembre, n’ont pas été payés. Donc, on attend, si toutefois ils arrivent à payer en fin janvier les 40%, avec effet rétroactif, nous accepterons de continuer les négociations sur la base des huit (8) millions de salaires que nous avons demandés comme salaire minimum pour l’éducation. Au cas où ces demandes ne sont pas satisfaites, on va être obligé de décrocher la grève dès les premiers jours du mois de février».
A la question de savoir si les élections communales et communautaires, prévues le 04 février prochain, ne constitueront pas un frein à la grève, M. Soumah coupe net :
« Les élections n’ont rien à avoir avec notre mouvement. Pendant la grève, les élèves et les enseignants seront à la maison, cela n’aura aucun impact sur les élections (…) L’Etat manque de bonne foi parce que nous constatons que l’Etat vient de débourser 100 millions de francs pour les deux centrales syndicales CNTG-USTG dans le but de déstabiliser notre structure à la base. Donc, ces missions sont en train de sillonner l’intérieur du pays depuis une semaine pour essayer de déstabiliser notre structure à la base. Mais, les enseignants ne sont pas dupes, ils ont compris le jeu et ils sont prêts à répondre au mot d’ordre de grève une fois relancé. Partout, l’équipe de la CNTG et l’USTG est passée, ils (les éléments de l’équipe) ont été récusés et leur message n’est pas passé. Nous sommes dans cette situation. Si, toutefois, nos revendications ne sont pas satisfaites, nous allons décrocher la grève. Ça c’est inévitable(…) Moi, je n’ai pas peur, je circule librement à Conakry bien que les gens racontent qu’il y a l’escadron de la mort ; mais, moi je n’ai pas peur».
Faut-il rappeler aux lecteurs que nos tentatives de joindre le secrétaire général de la Confédération Nationale des Travailleurs de Guinée (CNTG), Amadou Diallo, ont été vaines. Alors que pour une meilleure compréhension du problème, il eut été préférable qu’il nous livre sa version des faits au sujet des cents millions de francs guinéens qu’il aurait reçu de l’Etat pour, comme l’accuseAboubacar Soumah, déstabiliser le mouvement du SLEG.
Par Ben Youssef