L e procès de Bangaly Traoré, accusé du meurtre brutal de Dame Adama Konaté, s’est ouvert, mardi 8 avril 2025, au Tribunal de Première Instance de Kankan. Pour des raisons de sécurité, l’audience se tient exceptionnellement dans les locaux de la Cour d’Appel de Kankan, sous haute surveillance.
Un important dispositif sécuritaire a été mis en place pour encadrer ce procès sensible, marqué par une vive émotion collective et une tension palpable.
Ce drame, rappelons-le, s’est le 20 mars dernier, en plein jour, dans le grand marché de Kankan, lorsque Bangaly Traoré, un homme d’une trentaine d’années, aurait surgi armé d’un couteau pour poignarder mortellement Adama Konaté, une commerçante de riz. La victime a succombé à ses blessures sur place.
La scène, filmée par des témoins et diffusée massivement sur les réseaux sociaux, avait provoqué une onde de choc à travers le pays, suscitant indignation et colère.
À la barre, le prévenu a reconnu les faits et livré un témoignage glaçant, en affirmant qu’il avait acheté un couteau et de l’herbicide pour tuer Adama Konaté et se suicider ensuite.
« Après l’avoir poignardée, j’ai bu l’herbicide, mais je ne savais pas que ce produit ne pouvait pas me tuer. Il ne m’a même pas donné la diarrhée, » déclare-t-il, ajoutant dans une voix tremblante ’’ qu’il ne saurait dire au tribunal ’’ combien de coups de couteau il a administrés à dame Adama’’.
En larmes devant les juges, Bangaly Traoré a exprimé de profonds regrets, tentant d’expliquer son geste. Mais ses propos n’ont fait qu’attiser la colère des proches de la victime, massivement présents dans la salle d’audience et visiblement bouleversés.
« Même si c’est aujourd’hui, je préfère mourir », a-t-il indiqué à la barre , évoquant à nouveau son projet initial de meurtre-suicide.
Pour rappel, l’accusé, présenté comme un prétendant éconduit, avait été arrêté sur les lieux peu après le crime, échappant de peu à un lynchage. Il est depuis placé sous mandat de dépôt.
Dans une déclaration officielle, le ministre de la Justice avait dénoncé un ’’ crime odieux’’ et assuré que ce dossier serait traité avec ’’ la plus grande fermeté’’.
Le procès s’annonce donc comme un moment de vérité très attendu, tant par les proches de la victime que par une population encore sous le choc.
La rédaction