Hausse du prix du carburant : regards croisés des citoyens sur les mesures d’accompagnement du gouvernement

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Pour permettre aux populations de supporter l’augmentation du prix du litre du carburant qui passe de 8 à 10 mille francs guinéens, le gouvernement avait annoncé des mesures d’accompagnement à savoir la mise en circulation du train Conakry Express et des bus offerts par la Turquie. C’est chose faite.

Cependant, les avis des citoyens restent partagés sur ces mesures. Sur les 50 bus, 25 ont été mis en circulation à Conakry, notamment sur l’autoroute Fidèle Castro. « Ça nous a beaucoup plu parce que ça va faciliter le déplacement pour nous. Je trouve que c’est moins coûteux aussi », se réjouit Mariam Ciré Katia Camara, rencontrée au rond-point de Kissosso dans la commune de Matoto.

Le prix par tronçon dans ces bus est fixé à 1 000 francs guinéens, le même que les minibus. Mais la mise en service de ces bus n’allège pas les souffrances de certaines personnes qui restent confrontées aux difficultés de se trouver un véhicule. « Ça fait presque une heure que je suis là. Je n’arrive pas à avoir un véhicule pour me rendre au centre-ville. Les mesures prises par le gouvernement sont insuffisantes. Donc, elles ne peuvent pas résoudre le calvaire de la population », affirme Ousmane Sankhon.

Aucun de ces bus n’est visible sur l’autoroute Le Prince. « Cette décision du gouvernement est vraiment discriminatoire. L’autoroute Le prince et le tronçon Hamdalaye – Lambanyi sont dans Conakry et les habitants sur ces deux voies ont aussi besoin de ces bus. Ou bien, eux, ils ne sont pas Guinéens ? », s’interroge Maimouna Kaba, une citoyenne de Kipé.

D’autres citoyens plus exigeants trouvent que ces mesures sont insuffisantes vues les difficultés quotidiennes des populations. C’est le cas de Mamadou Kouyaté. « Je trouve que ces mesures d’accompagnement sont insuffisantes d’autant plus qu’elles ne couvrent pas tout le pays. Toute mesure qui ne prend pas en compte le revenu journalier du citoyen, à mon avis, n’est pas importante », assène-t-il.

Si certains dénoncent le fait que le gouvernement met ces moyens de transport pour tenter de régler une crise sociale, d’autres semblent relativiser. « Le gouvernement aussi a des difficultés. Je pense que quand ils vont se réunir, syndicat et autorités, il y aura toujours un consensus. C’est un début, acceptons-le comme ça en attendant. C’est un programme. C’est sûr que l’intérieur du pays va bénéficier de certaines mesures, il faut comprendre aussi l’État », plaide Alkaly Sylla.

À rappeler que depuis le 1er juillet dernier, le prix du litre de carburant à la pompe a été augmenté de 2 000 francs guinéens provoquant une crise sociale dans le pays. Les syndicats et la société civile sont vent debout contre cette décision des autorités.

Kadiatou Kouboura BALDE








 

 

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