P lusieurs habitations ont été démolies ce Jeudi 29 août au quartier Sangoyah P.A dans la commune de Matoto sous l’ordre du ministère de la ville et de l’aménagement du territoire.
Selon les victimes de cette casse, c’est une opération engagée par le ministère de la ville et de l’aménagement du territoire qui les accuse d’avoir occupé le passage des eaux de ruissellement.
Les responsables en charge de l’opération ont expliqué que cette démolition intervient dans le cadre de la reconstruction de la ville de Conakry, visant à lutter contre l’urbanisation anarchique qui provoque le plus souvent des inondations par manque d’issue.
Aux yeux des citoyens de ce quartier, cette initiative n’est pas sans conséquences. Plusieurs d’entre eux n’ont plus d’abris après le passage des bulldozers.
« Tout a été écrasé. J’ai une famille et je suis dans ce quartier depuis plusieurs années maintenant. Où vais-je aller désormais avec mes petits-enfants » a déploré Oumar Camara, victime de cette démolition.
Pour sa part, Mariame Dioubaté, veuve et mère de trois enfants, qui se retrouve sans habitation dénonce la procédure utilisée par les autorités guinéennes.
« C’est mieux de reconstruire une ville quand elle est mal faite. Voyez la Côte d’Ivoire, ce pays a fait autant, seulement des précautions sont prises en amont. Chez nous, c’est tout à fait le contraire. Il n’y a pas de logements sociaux et parfois on ne vous prévient même pas. Un bon matin, on vient vous surprendre. Mon habitation et son contenu sont partis sous la terre et j’ai même plus d’époux alors que j’ai une famille à loger et à nourrir » fustige cette mère de famille.
En attendant que les autorités administratives, notamment le ministère de la ville et de l’aménagement du territoire trouvent des solutions pour les victimes, celles-ci restent sans concessions et vivent la peur au ventre.
Mata Malick Madou
