Guinée : une bataille ouverte entre le pm et son ministre de la justice 

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R ien ne va plus entre le chef du Gouvernement guinéen et son ministre de la Justice. Dans un échange peu courtois, Bernard Goumou et Alphonse Charles Wright se sont livrés, mardi 13 février, à une bataille de leadership.

Visiblement fatigué des injonctions répétitives d’Alphonse Charles Wright, le chef du gouvernement, Bernard Goumou, en dénonçant ce qu’il assimile de ‘’ méthode cavalière ‘’, s’insurge contre les actions judiciaires engagées contre notamment les DAF, les Directeurs généraux des EPA et les dirigeants exécutifs communaux.

« Je voudrais attirer votre attention sur le fait que les DAF exécutent les budgets sur ordre des ministres qui sont ordonnateurs desdits budgets. Il en est de même des Directeurs généraux des EPA qui, bien qu’autonomes, signent conjointement avec les SAF de leurs organismes », rappelle Bernard Goumou en premier temps.

En second temps, le premier ministre note que “la procédure que vous engagez me semble incomplète” et que l’Etat ne “dispose ni des moyens financiers, ni des ressources humaines pour mener des enquêtes d’une si grande ampleur”.

Plus loin, Bernard Goumou signale aussi que depuis septembre 2022, une instruction a été donnée au ministre de la Justice en vue du dégel des comptes des anciens dignitaires. Mais, regrette-t-il, plus d’un an après, “aucune suite n’a été donnée”.

Ce qui, aux yeux de Bernard Goumou dénote les difficultés de l’administration judiciaire à évacuer les dossiers dans les meilleurs délais.

Pour toutes ses raisons, le Premier ministre invite Charles Wright de “suspendre toutes les procédures engagées dans cette affaire et de soumettre un dossier complet au Conseil des ministres, comportant tous les éléments factuels”.

En réponse, le ministre de la Justice s’est montré non réceptif à la demande de son Premier ministre. Charles Wright soutient becs et ongles que ses injonctions trouvent leur base légale dans la loi.

« Je suis au regret de rappeler que l’action publique ne peut être ni interrompue, ni suspendue ou éteinte par l’instruction du pouvoir exécutif, et toute insistance dans ce sens serait une entrave à la justice, constitutive d’infraction à la loi pénale, avant d’être une atteinte grave au principe de séparation des pouvoirs », réplique-t-il.

Entre les deux, qui aura le dernier mot?

A suivre !

La rédaction 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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