L e Bureau Guinéen du Droit d’Auteur (BGDA) a annoncé, mardi 26 août 2025, à Conakry, le lancement de la campagne de paiement des droits d’auteur relatifs au droit d’exécution publique (2024), au droit de déambulation sonore (2024) ainsi qu’aux tonalités d’attente téléphoniques pour la période allant du troisième trimestre 2023 au quatrième trimestre 2024.
Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’une réforme visant à moderniser et sécuriser la gestion collective en Guinée.
Représentant le ministre de la Culture et de l’Artisanat, Moussa Moïse Sylla, le chef de Cabinet, Amadou Bah, a mis en avant la volonté des autorités de mettre fin à « une inadaptation » qui perdurait depuis 1985.
« L’heure est à la transparence, la responsabilité et la modernisation », a-t-il déclaré, soulignant que le BGDA entre désormais ’’de plein pied dans l’ère numérique’’avec la dématérialisation des déclarations, perceptions et répartitions.
Autre changement important instauré, les autorités mettent fin au paiement en espèces. Désormais, les créateurs recevront leurs droits par virement bancaire ou via des plateformes de paiement mobile telles qu’Orange Money, Soutra Money ou Kulu.
Un élargissement du champ des droits
Le BGDA a également élargi le nombre de droits reconnus et recouvrés. Alors que l’institution ne percevait que deux à trois types de droits depuis sa création, onze lignes ont désormais été identifiées, dont sept déjà opérationnelles en 2025.
« C’est une avancée significative qui garantit que chaque modalité d’exploitation d’une œuvre, qu’elle soit physique ou numérique, soit rémunérée », a expliqué Amadou Bah.
Une ère de confiance et de professionnalisation
Le directeur général du BGDA, Moussa Fofana, a pour sa part insisté sur l’importance de la transparence et du suivi des opérations.
« Chaque franc collecté doit correspondre à une œuvre exploitée et à un auteur identifié », a-t-il affirmé, précisant que les listes provisoires des bénéficiaires sont désormais rendues publiques afin de permettre aux auteurs de vérifier leurs données.
Il a également rappelé que la réussite de cette réforme dépend de l’implication conjointe des créateurs, des usagers et des médias.
En posant les bases d’un système plus juste et plus transparent, le BGDA entend faire de chaque franc redistribué un signe tangible que la création, longtemps fragilisée, retrouve enfin la place qu’elle mérite dans la société guinéenne.
Alpha Binta Diallo pour www.guineeactuelle.com