S ’il est prématuré de comparer Colonel Mamadi Doumbouya à Moise qui a sauvé son peuple des mains des pharaons, l’on est tenté de dire quand même qu’il a sauvé le peuple de Guinée des griffes d’Alpha Condé. Et au-delà de la libération, il a entamé des chantiers énormes tant sur le plan sociale, qu’économique et judiciaire, pouvant attirer les investisseurs.
Dès son arrivée, il a libéré les prisonniers de l’ancien régime, tenu un discours rassembleur, appelé au dialogue et à la réconciliation nationale. Cette libération de prisonniers a permis d’apaiser les cœurs meurtris par une décennie de répression, ponctuée de sang, de larme et de macchabées. Jusqu’à date, son gouvernement œuvre pour la tenue d’un dialogue inclusif et fécond. D’ailleurs, le PM Bernard Goumou a lancé le 24 novembre un processus de dialogue pour une paix durable en Guinée.
Sur le plan social, le gouvernement a annoncé la construction très prochaine de quatre hôpitaux régionaux, le contrat a été signé le 9 novembre 2022. C’est d’autant plus important que selon le Dr Alpha Mahmoud Barry, spécialiste en santé publique, universitaire et consultant, 70 % des demandes de services de santé se font au niveau des centres de santé, seuls 30 % des cas arrivent au niveau des hôpitaux. Donc à la base.
Il a mis en fonctionnement l’hôpital Donka (qui était en chantier depuis 7 ans), lutté contre les faux médicaments (incinération de 224 sur 240 conteneurs) et s’est donné pour mission de distribuer les médicaments à travers le pays (une disponibilité de médicaments variant entre 86% et 98%).
A titre de comparaison, pendant le régime défunt, selon l’Enquête nationale sur les prestations de services de santé 2017 (en vigueur), la disponibilité des médicaments essentiels en stock a été faite sur 1055 structures de santé en 2017 contre 167 en 2015.
Sur cette base, la disponibilité des médicaments essentiels en stock a connu une forte baisse en passant de 27% en 2015 à 21% en 2017. Pendant les deux périodes, aucune structure de santé ne disposait de tous les 24 médicaments essentiels en stock (voir page 60 https://bit.ly/3OxriM9).
Ce n’est pas tout, le colonel a encore ouvert un chantier de construction de 8 centres d’hémodialyse à travers tout le pays. Pour commencer, la pause de la première pierre a eu lieu à Sangoya le 13 novembre dernier. Alors que tout le pays n’avait qu’un centre à Donka.
Au plan sociale toujours, le colonel a revu à la hausse les bourses d’étude : 1ère année : de 95 000 à 100 000 francs guinéens ; 2è année : de 100 000 à 200 000 francs guinéens ; 3è année : de 105 000 à 300 000 francs guinéens, 4è année : de 120 à 400 000 francs guinéens et 5è, 6è et 7è année : 500 000 francs guinéens. Il a également mis des bus à la disposition des étudiants pour le transport.
Sur le plan des infrastructures routières routières, le colonel a relancé la construction de la route Coyah-Dabola, aujourd’hui très avancée. Alors que le régime défunt s’en servait comme arme de propagande politique. Il a également réveillé tous les contrats de construction ou de réfection des voiries urbaines de Conakry, toute la ville est en chantier.
Une opportunité d’investir en Guinée
La création de la CRIEF, Cour de répression des infractions économiques et financières sonne comme la fin de la corruption dans le secteur public et privé en Guinée. Plusieurs cadres sont poursuivis dont des anciens ministres du régime défunt et même des membres du gouvernement actuel. Le dernier cas en date est le limogeage et la poursuite du désormais ancien ministre Yaya Sow et des membres de son cabinet pour des faits présumés de corruption, détournement de deniers publics et complicité.
Ce qui est important de noter est que c’est une première en Guinée qu’un ministre soit suspendu, puis poursuivi en justice par le gouvernement qu’il a servi. Mieux, cette opération a une portée internationale. La Guinée était connue pour sa justice corrompue, un climat des affaires toxique et à tout moment vous risquiez de perdre vos investissements. Avec la CRIEF, la Guinée pourrait améliorer le climat des affaires en Guinée dans les secteurs énergétiques, minier, transports, hôtellerie et tourisme.
La Guinée est un scandale agricole avec un potentiel de production hydroélectrique de 6 000 MW mais n’exploite que 25 % des 13 millions d’hectares de terres arables, les opportunités dans l’agriculture, la sylviculture, l’élevage et la pêche sont immenses. La Guinée c’est aussi 1 165 cours d’eau, 6 250 km de réseau fluvial et 23 bassins versants.
Dans le domaine minier, la Guinée renferme la plus grande réserve de bauxite au monde estimée à plus de 40 milliards de tonnes et de minerais de fer estimé à plus de 20 milliards de tonnes, avec une teneur supérieure à 60%. Le sous-sol guinéen regorge de l’or, de diamant, des minéraux de base et autres minéraux de développement.
Pour une économie florissante, il faut une monnaie stable. Et le franc guinéen est de plus en plus stable. Selon la note mensuelle de conjoncture économique des pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine, BCEAO, citée par Ouaga.com, le Franc CFA a perdu 24% de sa valeur par rapport au franc guinéen entre août 2021 et août 2022.
C’est dire que le Colonel fait mieux que le Sorbonard Alpha Condé. À quoi sert un président démocratiquement élu (mon œil) s’il ne s’occupe pas des problèmes de sa population et pourquoi doit-on chasser celui qui n’est pas élu mais qui travaille ? Une transition ne signifie pas seulement évacuer les affaires courantes, organiser des élections et partir. Non ! les Guinéens devraient choisir.
Le CNRD mérite un soutien pour parachever ses chantiers de refondation de l’Etat et de l’administration guinéenne. Exemple, le fichier de la fonction publique comprenait en octobre 2021 plus de 117 000 fonctionnaires. Avec l’épuration, nous sommes à 103 000, cela a permis d’économiser 32 milliards de francs guinéens par mois. C’est énorme.
Je ne suis pas en train de dire qu’il faut les laisser faire comme bon leur semble, nous devons les surveiller avec un œil critique, mais nous avons tous été témoin des résultats des 10 ans de « démocratie fantoche » d’Alpha Condé. Cela n’a produit que des corrompus et de la violence.
L’objectif de cet article est de demander à tous les investisseurs intéressés à la Guinée, de ne pas hésiter. Lancez-vous. Plus rien ne devrait vous retenir. Pour une fois, les jalons d’une justice juste et équitable sont posées, les justiciables reprennent peu à peu confiance en la justice.
La Guinée possède un cadre juridique et fiscal incitatif qui donne le libre accès à la propriété immobilière et aux concessions, la liberté de posséder jusqu’à 100% des actions d’une entreprise, la liberté de transférer à l’étranger des bénéfices après paiement des impôts et dividendes, la protection contre toute mesure de nationalisation et d’expropriation des entreprises, sauf pour des raisons d’utilité publique après une juste compensation préalable, l’exonérations douanières pour l’importation d’équipements, matières premières et intrant jusqu’à 10 ans.
Cela favorise un climat des affaires attractif. Il est désormais plus facile de s’établir et démarrer une affaire en Guinée. Avec l’Agence de promotion des investissements privés, créez votre entreprise en 72 heures, obtenez un permis de construire en 28 jours, créez une SARL avec un capital social ouvert, bénéficiez des services du Tribunal du Commerce et obtenez la sécurité juridique des investissements.
Si nous regardons les trois premières économies africaines en 2022, c’est le Nigeria, Afrique sud et Egypte (un pays pas démocratique du tout). Selon le classement sur l’IDH, Indice de développement humain du PNUD 2021 l’Ile Maurice, Seychelles et Algérie (un pays à la démocratie fantoche) arrive en tête. Investir en 2021, c’est Maurice puis Egypte et Afrique du Sud. L’Egypte est toujours là, alors que le pays est dirigé par un militaire. C’est dire que ce n’est pas le kaki le problème, mais la justice. Et en Guinée, cette justice veut se racheter des années d’injustice qu’elle a causée, ne demande qu’à être saisie.
Par Alpha Diallo, directeur de publication de www.guineeactuelle.com et Ingénieur dans les Systèmes d’Information décisionnelle, Expert IBM
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