Guinée : à peine relaxé, sano prône pour le recadrage de la conduite de la transition

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R elaxé, mercredi dernier, par le Tribunal de Première Instance de Manfaco pour délit non constitué pour des faits ‘’de participation délictueuse à des réunions publiques’’,  l’ancien coordinateur du Front National pour la Défense de Constitution (FNDC)-dissout par les autorités de la transition- a conféré, vendredi 13 janvier 2023, avec la presse.

S’exprimant sur sa récente convocation ayant abouti à un procès, dont il est sorti victorieux, Abdourahamane Sano confirme avoir bel et bien pris part à une réunion le 30 novembre 2022 organisée par sa plate-forme dénommée Citoyens Pour la République (CPR), mais que celle n’avait rien de contraire à la loi.

« Je ne peux pas dire avec certitude pourquoi j’ai été interpelé. (…..). Je voudrais éviter d’alimenter les supputations en ce moment très difficile pour notre pays, d’autant que je reconnais à l’État, le droit de renseignements et d’investigation dans les limites de la loi. Cependant, je retiens de la procédure qui a conduit à ce procès, qu’il y a encore du chemin à faire dans notre marche vers la démocratie et que nos magistrats ont un rôle prépondérant et une responsabilité indéfinie dans la consolidation de l’État de droit et dans le respect de la dignité des Guinéens, condition fondamentale de la stabilité », relate-t-il, à l’entame de sa conférence.

Selon Abdourahamane Sano, son pays (Guinée, ndlr ) est aujourd’hui à la croisée des chemins et est encore davantage minée par ses travers d’hier.

« Conscient du poids de la division sociale sur l’unité et la stabilité de la nation, de la démission de l’élite qui affecte l’exercice et la jouissance de la citoyenneté, de la mauvaise gouvernance qui amplifie la prévarication et aggravé les inégalités, j’ai décidé de m’engager dans un idéal contraire, qui ne peut véritablement s’exprimer que par la prise de conscience au bénéfice de la citoyenneté. Ce choix qui n’est pas nouveau, est inébranlable et aucun sacrifice n’est de trop pour l’assumer. C’est pour cela que pour moi, le plein exercice de la citoyenneté est une question de dignité. Le négocier, l’aliéner, l’abandonner ou ruser avec, est un acte de lâcheté », lâche l’ancien coordinateur du FNDC.

Poursuivant, M. Sano précise qu’au regard du climat sociopolitique de plus en plus précaire qui prévaut actuellement dans son pays, il devient urgent que chacun œuvre davantage et avec sincérité, à la consolidation de la cohésion nationale et de la paix, à commencer par les autorités militaires.

« Il y a un besoin évident de recadrage de la conduite de la transition pour créer de véritables conditions d’un réel apaisement, d’une légitimité des actes, d’une fiabilité des acquis. C’est de cette façon que nous poserons ensemble les vraies bases d’une transition réussie », estime-t-il, en encourageant ‘’les autorités de la transition à examiner objectivement les fractures devenues nombreuses et à explorer les possibilités d’un recadrage strictement fondé sur l’intérêt de la nation à travers le citoyen guinéen’’.

« Ce serait un acte de grandeur sublime que seuls les dirigeants d’exception peuvent poser », lance Abdourahmane Sano.

www.guineeactuelle.com

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