A quelques heures de l’an 2O19, une forte affluence est constatée dans les salons de coiffure et marchés de Conakry. Les fêtes de fin d’année constituent un moment de retrouvaille des amis, des collègues de services et des membres de la famille. En Guinée, chaque citoyen célèbre le nouvel an à sa manière.
« Pour moi, le réveillon c’est dans la famille, on prépare des mets différents, nous veillons toute la nuit, et on s’amuse entre nous, cette année je ferais des frites et de l’aloco, je ferais également un peu de salade avec du poulet et un peu de viande, je ne serais pas dans les bouchons de Conakry, quand tu sors la nuit du 31 décembre, tu risques d’accueillir le nouvel an dans la voiture » a confié Hawa Camara, secrétaire de direction d’une entreprise de la place.
Comme chaque fin d’année, Bintou Bayo accompagne son mari dans des festivités organisées par son entreprise. La jeune femme aimerait fêter dans sa famille cette année.
« C’est bien d’être avec son mari pour célébrer le nouvel an, mais parfois je suis isolée par ce que je suis avec des gens que je ne connais presque pas, cette année je veux vraiment être avec mes enfants, mes frères et mon mari » souhaite la jeune dame.
Les fêtes de fin d’année sont des moments propices pour les propriétaires des salons de coiffures et les vendeurs à Conakry pour se faire des économies.
« C’est en ce moment que les commerçants haussent le prix des articles, imaginez l’année dernière, j’ai acheté ma robe à 150 mille francs guinéens dans la friperie, mais cette année, il m’a fallu payer 450 mille pour avoir une simple robe. Les robes coûtent très chères cette année, mais c’est en fin d’année aussi on voit les belles robes » a témoigné Mariam Diakité, juriste.
Interrogées, la plus part des jeunes filles préfèrent acheter les robes à la friperie que de se rendre dans des boutiques de prêt à porter.
« Ce n’est pas que c’est moins chère mais chaque robe est unique, tu ne trouveras pas son deux, or avec les prêts à porter tu risques de te retrouver dans la même tenue que ta voisine ou ta sœur » déclare Bintou Bayo
Contrairement à Bintou Bayo, cette autre jeune Dame a choisi sa robe de fin d’année sur Facebook. Rabiatou Doumbouya soutient que tout prêt à porter ne se vend pas au marché AVARIA.
« Ce sont les robes de Avaria qu’on peut voir partout, le prix des vrais robes varie entre 800 mille FG à un million cinq cent. Sur facebook, on fait des publicités de très belles tenues de soirée et elles sont uniques » estime Rabiatou
Le marché de madina abrite le plus grand salon de coiffure de Conakry, ce salon à ciel ouvert s’étend du centre commercial Fatako au marché Niger. Ici, des coiffeuses sont installées dans chaque coin de la rue à la recherche des clients. Cet endroit est envahi ces deux derniers jours par des femmes et jeunes filles voulant se faire belle. Nantènin Camara coiffeuse à madina raconte qu’elle reçoit plus de 15 clientes par jour.
« ces jour-ci, je dis Dieu merci, d’habitude j’ai peu de clients( 2 ou 3 par jour), mais ces 2 jours ça varie entre 10,15 ou 16 personnes, je dirais Dieu merci par ce que les coiffeuses sont nombreuses ici, on dépasse plus de 50 coiffeuses et chacune de nous gagnent son pain » raconte notre interlocutrice.
Cette année, les coiffeuses font plus de perruques que de tresses ou tissage.
«Les gens sont malins en ce moment, quand une personne fabrique une perruque, tu peux attendre des mois avant de la revoir de nouveau, même pour le 31 décembre, les gens se tressent moins» indique Fatim Soumah, coiffeuse à Madina.
Nanténin Camara ajoute que certaines personnes accusent parfois les coiffeuses de madina de malhonnêtété.
« On dit que nous volons les mèches de nos clientes, et normalement quand tu voles une cliente, elle ne revient plus, or nous nous sommes là et nous recevons beaucoup de clients, les salons de coiffure sont chers. Par exemple, ils font les frontales à 300 mille jusqu’à 400 mille et nous, on le fait à 100 mille ou 150 mille » a expliqué Nantènin.
Une affirmation partagée par Fanta Diabaté comptable qui préfère se coiffer au grand Salon à ciel ouvert de madina « les meilleures coiffeuses sont à madina et c’est moins chèr » temoigne Fanta Diabaté.
La ville de Conakry est mouvementée à l’approche du nouvel an, même ce dimanche, jour férié, le grand marché de madina est inondé de personnes. Depuis quelques semaines, la ville a changé de physionomie, les principales artères sont décorées par des illuminations. Ce projet dénommé ‘’Conakry ville lumière’’ est initié par le gouvernorat de Conakry depuis plus de trois ans.
Nantady Camara