Faut-il ou non participer à l’élection présidentielle du 18 octobre 2020 ?

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Il n’est un secret pour personne aujourd’hui que la question de la participation des partis politiques ‘’classiques’’ au scrutin du 18 octobre prochain suscite débat et intérêt et/ou voir un casse-tête pour ces partis.

En essayant de répondre à cette interrogation, nous aborderons de façon lacunaire dans un premier temps les avantages, si s’en est un, liés à la participation à ladite élection avant de conclure par les inconvénients y afférents.

Les avantages de la participation à l’élection présidentielle du 18 octobre 2020

Conformément aux dispositions de l’article 3 de la loi organique n°91/02/CTRN du 23 décembre 1991 relative à la charte des partis politiques qui dispose que « les partis politiques ont pour objectif la participation à la vie politique de la Nation par des moyens démocratiques et pacifiques ».

Par souci de préservation de la présente disposition, les partis politiques pourraient prétendre entant que légalistes participer à l’échéance électorale à venir.

Au-delà de cet argument, il ne faut pas perdre de vue l’aspect le plus important qui résulte de la lecture des dispositions de l’article 6 al. 2 de la loi organique n°044/AN du 05 juillet 2018 modifiant certaines dispositions de la loi organique L/2012/016/CNT, portant organisation, attributions et fonctionnement de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) qui dispose que « les partis politiques habilités à désigner des Commissaires à la CENI doivent satisfaire aux critères ci-après :

  • Avoir participé aux deux (2) dernières élections nationales (Législatives et Présidentielles) précédant la mise en place de la CENI ;
  • Avoir au moins deux Députés à l’Assemblée Nationale.

Ainsi en acceptant  de prendre part à l’élection présidentielle du 18 octobre 2020, les partis politiques de l’opposition pourront se maintenir au sein de la CENI, l’organe chargé des élections lorsqu’il sera question de renouveler ledit organe, car techniquement il lui reste environ trois (3) ans, donc ce renouvellement interviendra avant une prochaine législative et vous n’êtes pas savoir que le fait de ne pas être représenter au sein de la CENI serait un énorme coup pour l’opposition dans la mesure où nous avions une CENI politique ou politisée au détriment d’une CENI technique même si j’ai des réserves à ce niveau également car comme le disent certains, tant vaut une institution tant vaut les hommes qui la composent. Alors en refusant de prendre part à cette élection, ces partis commettent-ils la même erreur comme celle des législatives passée s? See and Wait.

Après avoir égrené ces quelques avantages, nous nous penserons sur les inconvénients afférents à une participation à l’élection présidentielle du 18 octobre 2020.

Les inconvénients liés à la participation à l’élection présidentielle du 18 octobre 2020

En participant à l’élection présidentielle du 18 octobre 2020, les partis politiques ‘’classiques’’ auraient foulé au sol la constance qui a dominé leur démarche depuis les évènements précédant le double scrutin du 22 mars dernier en refusant systématiquement de s’associer à des scrutins qu’ils qualifiaient de scrutins non démocratiques et anticonstitutionnels.

Au-delà de cette probable inconstance, ces partis politiques auraient également sacrifié inutilement les pertes en vies humaines sans compter les dégâts matériels (biens publics et privés) et de facto reconnus la constitution du 22 mars 2020 qu’ils continuent de contester comme loi suprême de la République même si cela reste très discutable juridiquement.

Ainsi en acceptant de prendre part à cette élection, les partis politiques ‘’classiques’’ donneront un crédit moral à ladite élection et cela serait une aubaine pour la majorité présidentielle.

Pour clore, les partis politiques ‘’classiques’’ doivent réfléchir murement et sereinement sans perdre de vue l’esprit républicain et démocratique avant de prendre une décision qui sera vitale pour leur avenir.

A bon entendeur salut.

Oumar Sylla

 

 

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