Elections locales : alpha condé au secours des siens

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En principe, comme l’indique leur appellation, les élections du 4 février 2018 renvoient à une compétition à la base et dont les enjeux sont locaux. Sauf que le président de la République ne l’entend guère de cette oreille-là. Ainsi, depuis quelques jours, en lieu et place des cadres du RPG, c’est lui qui arpente le pays et mouille le maillot pour battre campagne. Une grosse présence qui pourrait s’expliquer par deux raisons : la nécessité de venir au secours de son parti ou le besoin compulsif de s’assurer le contrôle d’un maximum de collectivités locales. Cette dernière raison n’étant pas elle-même sans arrière-pensée. On pense encore et toujours à ce fameux troisième mandat.

A trois ans de la fin de son second (et certainement dernier) mandat, il est plutôt surprenant de voir le chef de l’Etat en personne s’impliquer aussi étroitement dans une campagne pour des élections locales. Au point qu’il supplante son parti et ses différents candidats. Reprenant son hélico comme lors des élections présidentielles de 2015, Alpha Condé sillonne le pays, alternant nouvelles promesses, inaugurations symboliques d’infrastructures et lancements opportunistes de nouveaux chantiers. On l’a ainsi vu à Kankan dont la fête n’a de toute évidence, pas été fixée au hasard. Il en avait profité pour peindre son bilan tout en bilan et pour réserver à ses adversaires les attaques les plus acerbes. De Kankan où il avait aussi procédé à l’inauguration de quelques infrastructures, il s’était rendu dans les autres villes relevant de la région. Partout, on a senti qu’il était en campagne.

Et aussitôt de retour à Conakry, le voici reparti pour l’intérieur du pays. Hier, il était respectivement à Coyah et Kindia. Et ce samedi, il devrait être à Dubreka pour la pose de la première pierre du barrage d’Amaria. On notera au passage qu’à l’occasion de ces dernières tournées, il feint une proximité avec les populations qu’il ne manifeste qu’à la veille des élections.

Alpha Condé vient ainsi à l’aide de son parti. Il met son statut de président de la République dans la balance. Parallèlement, ses ministres font de même dans d’autres contrées du pays. Ce qui, vu qu’on se sert des moyens de l’Etat (véhicules et carburant notamment), fausse les débats et déséquilibre la compétition. Malheureusement, aucune institution ne peut redresser le tort et rétablir la vérité. L’exécutif trône souverainement au-dessus de tout et de tout le monde. Hélas.

S.Fanta 

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