Ce n’est plus un secret, la nouvelle constitution déjà fortement contestée dans le pays depuis son adoption, vient d’être retouchée à plusieurs endroits, par qui ? Pourquoi ? La question demeure.
Votée le 22 mars par une « partie » du peuple de Guinée, la nouvelle constitution n’a pas encore fini de faire parler d’elle. Fortement contestée lors de la campagne ayant conditionnée son adoption, la nouvelle arme devant permettre la conservation du pouvoir politique par le locataire du Sekhoutoureya (Palais présidentiel, ndlr) et son clan, vient de subir quelques modifications d’ordre substantiel. Cela se serait passé en toute catimini. Du moins, aucune démarche allant dans ce sens n’a été mise à la connaissance de l’opinion.
À l’image de plusieurs autres dispositions, l’article qui consacre la candidature indépendante a disparu comme par magie ? Pourquoi et pourquoi maintenant ? À quoi sert-il de faire voter une constitution par ses militants pour venir ensuite la retoucher ? Alpha Conde craint-il des défections dans son propre camp alors que la présidentielle approche à grand pas ?
Plusieurs questions restent pertinentes au problème. Mais la plus intéressante pourrait être celle-ci :
‘’ VERS UNE DÉSINTÉGRATION DU CAMP PRESIDENTIEL ? ’’
Sommes-nous en train de nous diriger vers une désintégration de la mouvance présidentielle ? Rien n’est moins sûr.
Cependant, tout porte à croire qu’au sein de la mouvance, l’heure n’est plus à la sérénité. Des jeunes ministres du gouvernement et certaines personnalités du côté de la présidence de la République sont de plus en plus cités dans des supposés scandales de corruption.
Quelques soient les raisons qui sous-tendent cette machination, qui me semble-t-il, est aussi funeste que la constitution qui l’a engendrée, l’analyse ne peut être étrangère à la dissuasion des individualités qui pourraient éventuellement naître dans le camp de la majorité présidentielle, surtout en cas de désaccord sur une candidature de monsieur Alpha CONDE à sa propre succession (troisième mandat, ndlr).
Encore une fois, le Chef de l’Etat guinéen a biaisé le débat politique et enfumé son électorat qui croit encore naïvement en lui. Les jours qui suivent nous diront plus sur la volonté réelle du timonier de la Guinée. Mais, les agissements qui ont contribué à retoquer l’article consacrant la candidature unique, devraient nous en en dire suffisamment.
Selon certaines indiscrétions, certains proches du président guinéen ne partageraient plus la volonté viagère de celui qui, actuellement, préside aux destinées de la nation guinéenne.
Autrement, la vérité est qu’aucun des adversaires sérieux d’alpha CONDÉ n’est directement intéressé par une approche de candidature indépendante même pour l’élection des chefs de quartier. Le problème ne pourrait donc provenir que de son entourage restreint.
En attendant d’en savoir davantage, les militants qui l’ont accompagné dans ce coup d’état constitutionnel ne peuvent que se mordre les doigts.
Alpha Oumar DIALLO
