An 56 de l’ua : point de vue de alpha yaya ture sur l’unité africaine

Publicité

En ce jour du 56eme  anniversaire de cette date historique du 25 Mai 1963, qui marque la création de l’OUA (Organisation de l’Unité Africaine) actuelle UA (Union Africaine), je voudrais rappeler tous les peuples africains à travers le monde (Présidents, Hauts cadres, les hautes institutions ‘UA’, etc… la citation de ce célèbre penseur Frantz Fanon: « chaque génération doit, dans la relative opacité trouver sa mission, la remplir ou la trahir ».

Quelle est, nous, notre Mission???

Nos devanciers avaient pour mission d’arracher l’indépendance, et malgré les bâtons dans les roues, ils sont parvenus à conserver cette indépendance bien que certaine était juste un simple accord entre les colons et les colonisés. Ils ont réussi ensemble à mettre une organisation qui permettait le développement d’une Afrique socialiste, unifiée. Mais cela a cessé depuis que vous,  soi-disant cadres de ce continent sont venus accomplir le boulot de l’impérialisme et se faire applaudir par un peuple ignorant, amadoué et trahi.

Les problèmes de l’Afrique sont et seront résolus par les africains et si vous pensez que vos maîtres que vous préférez au profit du continent qui vous a vu naître, viendront résoudre nos problèmes, alors-là, dommage ! Nous voir sombrer est leur préoccupation.

400 ans de colonisation de l’Afrique n’est pas fortuite, sinon 1 ou 20 ans suffisent largement pour nous piller, mais ils se sont dit qu’il faut endoctriner le peuple africain à se soumettre à l’homme blanc pour toujours.

L’historien Anglais LORD MACAULY avait dit ceci au parlement britannique le 2Fevrier 1835:

J’ai voyagé à travers l’Afrique, je n’ai pas vu mendiants, ni voleurs, ce sont des personnes capables  d’analyser et trouver des solutions adéquates à leurs propres problèmes selon leurs manières de faire les choses. Pour conquérir ce continent, nous devons briser ou effacer sa spiritualité et son héritage culturel. Par conséquent, il faut qu’on s’attaque à son système éducatif et culturel, ainsi ils penseront que nous sommes les meilleurs et perdront l’estime en soi, deviendront ce que nous voulons qu’ils soient.

-Ne soyez pas étonné quand dans nos écoles, on étudie l’Europe, le roi Louis 20, je ne sais pas quoi.

-Ne soyez pas étonné quand l’africain bannit ses propres valeurs et chérit celles de l’Occident (culture).

C’est là, la source de nos problèmes.

Certains diront toujours que c’est la mondialisation (MDR), l’Afrique est consommatrice dans cette fameuse mondialisation.

Nous devons revoir nos systèmes éducatifs, nos modes vestimentaires, endoctrinés nos enfants avec les valeurs africaines, inculqués en eux l’amour du continent dès leurs bas âges.

On veut parler de l’unité alors que notre indépendance économique, politique et même culturelle est confisquée:

– les prix de nos ressources naturelles sont fixés par les acheteurs (impérialistes) pendant la vente et nous fixent un exorbitant prix après la transformation;

– Nos présidents sont choisis par nos colons de façon indirecte, le peuple remplit une simple formalité démocratique que nous appelons « Élection présidentielle »;

Il nous appartient de fixer le prix de nos biens, choisir nos chefs d’état dans la plus grande transparence.

Si nous voulons conquérir cette indépendance, nous devons forcément reconquérir ce droit, pour donner une signification à notre indépendance.

Cette révolution s’impose à nous!

Après cela, nous pourrons maintenant parler de l’unité.

Le camarade Ahmed Sékou Touré dans son livre ‘’Les États Unis d’Afrique’’ nous dit ceci:

« L’idée de l’unité du continent bénéficie incontestablement et naturellement à l’adhésion unanime de tous les africains. L’économie ne fera l’unité, ni la communauté culturelle. Deux pays peuvent être de même culture, de même langue sans pour autant être unis; deux groupes ethniques de même langue et de mœurs communes peuvent ne pas être unis.  De même, deux pays peuvent être confrontés aux mêmes problèmes économiques sans cependant être unis, car l’unité suppose la confiance mutuelle, le respect mutuel, la solidarité intransigeante. L’unité, c’est la volonté de vivre ensemble, de réaliser des objectifs communs, d’être et de demeurer solidaires face aux exigences de l’histoire.  En effet, s’agissant même de deux jumeaux, l’un ou l’autre a sa personnalité propre, son goût propre, ses inclinations individuelles. C’est à dire que l’unité n’est possible que dans la mesure où, d’abord, les personnes associées se sentent respectées et assurées dans leurs intérêts, dans leur dignité et où elles sont  déterminées à rester solidaires dans l’action concrète et dans la pensée devant les événements de l’histoire. Sur cette base, nous pourrons construire un avenir de solidarité entre les peuples africains».

Je demande aux frères et sœurs africains, présidents, cadres qu’il est temps de faire une prise de conscience effective et totale, il n’est jamais trop tard pour bien faire.

On ne peut prôner l’unité du continent alors que  nous sommes désunis dans nos propres pays. Il faut d’abord arranger ta maison avant de chercher à arranger celle des autres.

Pour atteindre le but, il faut une coalition de tous les mouvements panafricains dans chaque pays et une coalition continentale pour bien organiser les masses populaires, là, le message révolutionnaire sera bienvenu et facilitera la tâche dans l’implantation d’une véritable révolution.

Plus que jamais la solution aux maux de l’Afrique est le panafricanisme (l’unification et la libération totale de tous les peuples africains sous une Afrique scientifique socialisme).

Organisez les gens

L’Afrique doit s’unir

Le rythme continue sans relâche

Prêt pour la révolution

Alpha Yaya Ture, fils de l’ancien panafricanist, Kwame Ture, alias Stokely Carmichael

Depuis Accra

Publicité