Culture : un regard sur les ballets africains de keita fodéba

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Les Ballets africains de Keita Fodéba, devenus à l’indépendance, les Ballets Africain de Guinée sont aussi appelés Ensemble National de la République de Guinée.

Les filles dansaient les seins nus. Nous étions moins tartuffes et pervers en Guinée. Je crois  que la tartufferie cache une perversité qui s’ignore. C’est le grand chanteur poète Soussou, Fodé Conté, qui savait décrire ces scènes dans « Makhadi nakhan khiyèn mabalankhi alo pomme  » (traduisez « Makhadi aux seins fermes comme des pommes).

Dans nos villages lointains, c’était une scène de vie ordinaire : les jeunes filles déambulaient seins nus durant toute leur nubilité. Les clichés photos de l’époque précoloniale et coloniale sont très illustratifs de ce quotidien qui peut paraitre scandalisant aujourd’hui. Nous étions d’abord maintenus dans la pureté de nos âmes et de nos traditions.

Aujourd’hui, que sommes-nous devenus ? Nous sommes devenus sournoisement tyranniques, cupides, rapaces,  tartuffards tartuffes  à bloc ! Moralisants et sauteurs ! Impassibles et pleurnichards! De surcroit, pervers jusqu’à la moelle épinière !

Notre lutte ne devrait pas être de jouer les moralisateurs publics, les inquisiteurs de la liberté artistique.

Notre lutte devrait être la reconquête de la pureté du regard que nos traditions avaient su nous inculquer à l’égard de ces filles nubiles qui se promenaient  sereinement dans nos campagnes.

Dramane DIAWARA

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