Crise sociale : la classe ouvrière peut-elle espérer?

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Devant des crises de multiples couleurs, les dirigeants n’apportent pas les mêmes réponses. Dans un premier temps, certains observent les principaux acteurs, mais ne prêtent pas attention à leurs demandes. La classe ouvrière de Guinée que nous avons souvent vu dans les rues de Conakry, est encore mécontente.

Le cas des ouvriers, mérite que l’exécutif agisse avec délicatesse. Il ne peut pas encourager les jeunes à embrasser les filières pratiques et afficher un dédain pour ceux qui ont appris à faire quelque chose de leur vie, à travers les écoles de métier. Il veut que le pays soit construit par ses propres fils, mais il leur demande de supporter sans cesse les abus des entrepreneurs souvent méchants qui exercent chez nous. Dans les mines, ils font miroiter un bonheur que beaucoup ne voient jamais. Les chantiers sont souvent lancés pour la construction d’édifices avec leur implication, mais ils ne discutent pas de leur salaire.

Les ingénieurs assez malins leurs donnent le tiers de leur salaire après qu’ils aient discuter avec les maitres d’ouvrage. Voilà pourquoi des jeunes apprenants ont peur d’apprendre la maçonnerie, la menuiserie, la plomberie la soudure, l’électricité bâtiment entre autres. Ils ont peur parce qu’ils sont persuadés que les pouvoirs publics ne sont pas disposés à doter le pays de routes de qualité. C’est aussi l’une des raisons des menaces de l’union générale de travailleurs de Guinée qui défend ceux qui acceptent de se syndiquer. Le nouveau médiateur de la république promet d’apporter la solution à ce qui pourrait devenir une crise de plus.

En attendant, il est évident que même si les décideurs croient avoir la volonté de redynamiser le secteur des travaux publics, ils ne veulent pas encore renoncer aux pratiques qui sont à l’origine des souffrances des travailleurs surtout lorsqu’ils sont guinéens. Ce n’est souvent pas bien de naître guinéen et vouloir travailler ici. On est appelé à faire le don de soi, à jamais pour le bonheur de quelques cadres malhonnêtes qui sont derrières les entreprises. S’ils ne demandent pas de rétro-commissions, parce qu’ils ont aidé une ou des entreprises à avoir un marché, ils sont eux-mêmes actionnaires dans certaines unités de construction. Au pire des cas, ils sont propriétaires d’unités fictives qui ne peuvent proposer de bons service.

Pour toutes ces raisons, le président de la République a voulu que les travailleurs s’organisent. Sauf que la meilleure organisation et qui semble malheureusement déplaire à ses ministres, c’est le syndicat. Le syndicat protège et défend quand il faut les intérêts des travailleurs. Les vieilles centrales syndicales que sont la confédération nationale des travailleurs de Guinée d’Amadou Diallo et l’Union syndicale des travailleurs de Louis MBémba Soumah ont renoncé à cette mission depuis que les deux secrétaires généraux ont voulu privilégier leurs propres intérêts.

Aujourd’hui, les jeunes qui émergent pensent à être libres de parler en leur propres non. Depuis des décennies, les ouvriers qui n’ont pas été à l’école et qui évoluent dans l’informel, ne militent dans aucun syndicat. Ils ne savent pas ce que c’est, puisqu’ils ne sont pas sûr qu’en payant leurs cotisations, ils pourront se faire défendre par quelqu’un, s’ils devaient demander de meilleurs traitements à leurs patrons.

Jacques Lewa

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