L a Fédération Guinéenne des Associations des Guérisseurs Traditionnels et Herboristes (FEGAGTH) a dénoncé, lundi 3 mars 2025, “une marginalisation persistante” de leur profession par le Ministère de la Santé et ses alliés.

Dans une correspondance adressée au Président de la République, la fédération sollicite une intervention urgente face à ce qu’elle qualifie d’ »asphyxie’’ orchestrée contre leur organisation depuis 2011.
Une fédération reconnue mais écartée
Selon la FEGAGTH, tous les guérisseurs traditionnels du pays sont regroupés en son sein et disposent des documents juridiques nécessaires à leur fonctionnement, délivrés par le Ministère de l’Administration du Territoire et de la Décentralisation.
Un protocole d’accord signé en 2011 avec le Ministère de la Santé devait encadrer, d’après eux, leurs activités et renforcer leur collaboration avec les autorités sanitaires.
Cependant, déplorent-t-ils, ce protocole n’a jamais été respecté, ce qui, selon la fédération, freine le développement du secteur.
Pire encore, la FEGAGTH accuse le Bureau de la Médecine Communautaire et certains hauts cadres du Ministère de la Santé (Secrétaire Général, Chef de cabinet, Inspecteur général et son adjoint) d’avoir mis en place une structure parallèle, la FENAMETAGUI, dont l’illégalité aurait été confirmée par le Ministère de la Décentralisation et le parquet de Kaloum.
Un détournement massif des fonds destinés aux guérisseurs traditionnels
La FEGAGTH dénonce un détournement systématique des financements destinés aux guérisseurs traditionnels par l’État et les bailleurs de fonds étrangers.
Selon leur lettre, des centaines de milliards de francs guinéens auraient été détournés au détriment des praticiens regroupés sous la FEGAGTH, les empêchant d’accéder aux ressources nécessaires pour structurer et moderniser leur profession.
De plus, la fédération s’insurge contre une tentative d’imposition de la FENAMETAGUI comme structure légitime, notamment à travers l’implication de la Haute Autorité de la Communication (HAC). Ils dénoncent un ’plan diabolique’ visant à contraindre les guérisseurs traditionnels à adhérer à cette organisation écran afin de pouvoir bénéficier de leurs droits.
Un appel au Président pour une intervention rapide
Face à ces faits qu’ils qualifient de graves, les membres de la FEGAGTH en appellent directement au Président de la République pour rétablir leurs droits et mettre fin aux détournements qui affectent leur secteur.
Ils exigent également la restitution des fonds détournés et la reconnaissance de leur fédération comme l’unique représentante légitime des guérisseurs traditionnels et herboristes en Guinée.
Dans l’attente d’une réponse des autorités, cette affaire met en lumière un secteur en crise, où les tensions entre les guérisseurs traditionnels et l’administration publique menacent non seulement la profession, mais aussi l’accès des populations aux soins traditionnels réglementés.
Alpha Ibn Boubacar Diallo