Centrisme en guinee : l’etat contribue à la confusion

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Une nouvelle fois, il est question de la position centriste dans le paysage politique guinéen. Mais cette fois, c’est l’Etat à travers notamment le président de la République et le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, qui ramène le débat.

 En effet, dans le cadre des consultations qu’il vient de faire au niveau de la classe politique, le chef de l’Etat a respectivement reçu  le chef de file de l’opposition, la mouvance présidentielle et la délégation de l’Alliance des Républicains. Pour sa part, au terme de la cérémonie de reprise du comité de suivi de l’accord d’octobre 2016, le ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation , Bouréma CONDE, a déclaré : « Nous avons reçu l’opposition, la mouvance et l’UFR… ».

De l’attitude du chef de l’Etat et des propos de Bouréma CONDE, on peut conclure que l’Union des forces républicaines (UFR) de l’ancien premier ministre, Sidya TOURE, n’est ni de l’opposition, ni de la mouvance présidentielle. Bref, le chef de l’Etat et son ministre accréditent l’idée selon laquelle ce parti relève d’un positionnement médian. Autrement dit centriste, voire ambigu, comme le pensent beaucoup de personnes au sein de l’opinion publique. Cette situation, il faut bien l’avouer, arrange bien les affaires de Sidya TOURE et Cie qui, tout en ne s’entendant pas avec Cellou Dalein DIALLO, ne font pas non plus confiance aux promesses d’Alpha Condé.

C’est ainsi qu’à l’issue de sa rencontre avec le chef de l’Etat, Sidya TOURE s’était particulièrement réjouit de la fin de la « bipolarisation ». Sauf que le centrisme qui pourrait permettre d’en finir avec cette bipolarisation n’existe pas aux yeux de la loi en Guinée. Déjà, d’autres partis politiques par le passé avaient essayé de s’abriter derrière cette même ambiguïté. Mais ils s’étaient heurtés au même vide juridique. En effet, la loi portant statut de l’opposition en Guinée n’admet que deux positionnements : l’opposition et la majorité.

En son article 3 notamment, elle définit ainsi l’opposition : « ensemble des partis, alliances de partis ou groupes de partis politiques qui, dans le cadre juridique existant, ont choisi de professer pour  l’essentiel, des opinions différentes de celles du gouvernement en place et de donner une expression concrète à leurs idées dans la perspective d’une alternance démocratique ». De même, en son alinéa 4, l’article 6 dispose : « Le ministre chargé des partis politiques établit et publie chaque année la liste actualisée des partis ayant fait leur déclaration comme partis ou formations de l’opposition ou de la majorité ».

Comme on le voit donc, les textes sont clairs et précis. Pourquoi donc l’Etat, censé mettre en œuvre ces textes, entretiendrait-il la confusion ?

S.Fanta

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