A l’approche de l’élection présidentielle du 28 décembre, la question du retour ou non de grands absents de la scène politique guinéenne ( Alpha Condé et Cellou Dalein Diallo ) continue d’alimenter les débats.
Dans un entretien accordé ce vendredi 10 octobre 2025 à un groupe de journalistes, le président du Mouvement pour la Solidarité et le Développement (MSD), Dr Abdoulaye Ballal Koin, a livré une lecture tranchée de la situation de ces deux figures emblématiques, désormais éloignées du pays pour des raisons différentes.
« Cellou a fui, Alpha n’a pas fui »
Abordant cette question, Dr Ballal Koin affirme sans porter de gants que l’un est contraint à l’exil alors que l’autre a quitté le pays sous un arrangement calculé.
« Cellou a fui. Alpha n’a pas fui, c’est un avion guinéen loué par le CNRD qui l’a déposé à Dubaï, puis en Turquie. Donc, il n’y a pas de problème entre le CNRD et le RPG », a-t-il affirmé, laissant entendre que l’ancien président bénéficierait toujours d’un certain traitement de faveur.
Cette déclaration relance les interrogations sur la nature des rapports entre le pouvoir de la transition et le camp de l’ancien chef de l’État.
Pour Dr Koin, « on fait semblant, mais c’est faux », estimant que le départ d’Alpha Condé n’aurait rien d’une fuite politique, mais relèverait plutôt d’un arrangement discret entre le CNRD et le RPG.
Un double exil qui fragilise le jeu politique
L’absence prolongée de ces deux principales figures de la vie politique guinéenne inquiète le leader du MSD, qui y voit un affaiblissement du pluralisme démocratique.
« Il est important que tous les fils du pays capables de se faire élire soient présents, participent aux élections », plaide-t-il.
Selon lui, la non-participation du RPG et de l’UFDG, deux formations suspendues, crée un déséquilibre politique qui pourrait nuire à la crédibilité du scrutin présidentiel.
Une élection sous ombre politique
Pour Dr Abdoulaye Ballal Koin, une présidentielle sans ces acteurs majeurs ne saurait traduire la volonté réelle du peuple guinéen.
« Ça va faire un hic un peu », reconnaît-il, avant d’appeler à un retour de tous les leaders politiques sur le sol national afin de permettre une compétition inclusive et apaisée.
Alpha Ibn Boubacar Diallo