L e président camerounais, Paul Biya a annoncé, dimanche 13 juillet 2025, sa candidature à l’élection présidentielle prévue le 12 octobre prochain. À 92 ans, et après plus de quatre décennies au pouvoir, le chef de l’État brigue un huitième mandat consécutif.
L’annonce a été faite via son compte officiel sur le réseau X (anciennement Twitter), dans une publication illustrée par un portrait sur fond bleu.
« Je suis candidat à l’élection présidentielle du 12 octobre 2025 », a-t-il écrit, avant d’ajouter : « Soyez assurés que ma détermination à vous servir est à la mesure de l’acuité des défis auxquels nous sommes confrontés. Ensemble, il n’est pas de défis que nous ne puissions surmonter. »
Dans la suite de son message, Paul Biya évoque sa volonté de poursuivre son engagement pour « assurer la sécurité et le bien-être des filles et fils » du Cameroun, tout en soulignant que des progrès « visibles et appréciables » ont été réalisés, bien que « beaucoup reste à faire ».
Il justifie sa décision par des « appels pressants » venus, selon lui, des dix régions du pays et de la diaspora, dans un contexte international qu’il juge « de plus en plus contraignant ».
Une décision en dehors du cadre du parti
Cette déclaration intervient sans consultation apparente des instances dirigeantes du Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC), le parti présidentiel. Ni le bureau politique, ni le comité central n’avaient été saisis en amont, selon RFI, qui cite des informations disponibles.
Tensions et recompositions dans le paysage politique
Sur le plan politique, la candidature du président sortant suscite des réactions contrastées. Alors que certains appellent à un passage de témoin, d’autres continuent de lui apporter leur soutien.
Ces dernières semaines, plusieurs personnalités proches du pouvoir ont pris leurs distances. Parmi elles, Issa Tchiroma Bakary, ancien ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, a quitté le gouvernement pour se présenter à la présidentielle sous les couleurs du Front pour le Salut National du Cameroun (FSNC). Bello Bouba Maïgari, ministre d’État et ancien Premier ministre, également candidat, dirige l’Union Nationale pour la Démocratie et le Progrès (UNDP), un allié historique du RDPC.
Dans le même temps, des démarches de consultation ont été engagées. Le secrétaire général de la présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh, a organisé des rencontres régionales avec élus et ministres pour renforcer la cohésion autour de la majorité présidentielle. Le quotidien public Cameroon Tribune soulignait, le 11 juillet, que l’ANDP et le MDR, deux partis alliés, avaient réaffirmé leur fidélité au président Biya.
Un scrutin en préparation
La date de l’élection présidentielle a été fixée par décret au 12 octobre 2025. Les candidatures doivent être officiellement déposées avant le 21 juillet.
Côté opposition, plusieurs figures ont déjà annoncé leur participation, dont Maurice Kamto, principal adversaire du président lors du scrutin de 2018, et Cabral Libii, lui aussi candidat déclaré.
Dans une récente interview accordée à RFI, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement, René-Emmanuel Sadi, avait entretenu le suspense autour de la candidature de Paul Biya, évoquant une probabilité de « 50/50 ».
Avec RFI
