L e roi des Zoulous, souverain coutumier le plus puissant d’Afrique du Sud, a subi des examens médicaux « approfondis » après la mort subite d’un de ses proches conseillers, et il est « en parfaite santé », a indiqué dimanche son porte-parole, alors que certaines voix au palais ont évoqué un risque d’empoisonnement.
« Le roi, en visite en Eswatini, a subi des examens médicaux approfondis par mesure de précaution dans un contexte de Covid et après le décès soudain de son proche conseiller », a expliqué le prince Africa Zulu, joint au téléphone par l’AFP.
Assurant que Misuzulu Zulu, 48 ans, aussi appelé Misuzulu kaZwelithini, se trouve « en parfaite santé et qu’il n’est actuellement admis dans aucun hôpital », le porte-parole du roi a dénoncé dans un communiqué une « tentative orchestrée » de faire circuler des informations « sans fondement sur la santé de Sa Majesté ».
Dans un communiqué diffusé dans la nuit de samedi à dimanche, l’influent Premier ministre traditionnel zoulou, Mangosuthu Buthelezi, avait affirmé avoir été informé que Misuzulu Zulu a été hospitalisé « après être tombé malade plus tôt dans la journée » de samedi.
Selon ce représentant respecté de la famille royale zouloue, le roi a cru à un possible empoisonnement après la mort subite et mystérieuse de son conseiller samedi.
Douglas Xaba « est décédé subitement et on soupçonne qu’il a été empoisonné », a expliqué M. Buthelezi. « Lorsque Sa Majesté a commencé à se sentir mal, elle a soupçonné qu’elle avait elle aussi été empoisonnée ».
Le roi a préféré se faire soigner en Eswatini plutôt qu’en Afrique du Sud où ses deux parents « ont été soignés et sont décédés », a-t-il ajouté, exprimant sa « grande inquiétude ».
Plusieurs sources policières en Eswatini ont confirmé à l’AFP le déploiement d’un important dispositif de sécurité à l’hôpital privé d’Ezulwini, à quelques kilomètres de la résidence du roi d’Eswatini, dernier monarque absolu d’Afrique.
« Des barrages routiers et des officiers armés ont été déployés à l’hôpital », a décrit l’une de ces sources.
Le porte-parole du roi, qui a précisé se rendre dimanche en Eswatini, a refusé de s’exprimer sur les possibles causes de la mort du conseiller. Il n’a pas précisé quand Misuzulu Zulu doit être de retour en Afrique du Sud.
Dans le pays d’Afrique australe, les souverains et chefs traditionnels sont reconnus par la Constitution. Rois sans pouvoir exécutif, ils exercent une profonde autorité morale et sont vénérés par leur peuple. Le pays aux 11 langues officielles compte 11 millions de Zoulous, soit quasiment un Sud-Africain sur cinq.
En septembre, un conseiller de Misuzulu Zulu avait été mystérieusement tué par balle, en marge d’une cérémonie traditionnelle.
AFP