Le tribunal de première instance de Kankan a rendu public, lundi 1er avril 2019, sa décision dans le dossier criminel concernant Aissatou Koulibaly, poursuivie par le ministère public pour coups et blessures volontaire ayant entrainé la mort d’une personne.
Après plusieurs jours d’audience et six mois en détention, la prévenue a été reconnue non coupables des faits qui lui sont reprochés.
Les faits remontent dans la nuit du mercredi 2 mai 2018, dans la sous-préfecture de Naidèkôrô, préfecture de Mandiana. Ce jour-là, Aissatou Koulibaly a mortellement poignardé Sayon Koulibaly à l’aide d’un couteau que ce dernier aurait pris contre pour la menacer dans l’intention de la violer.
Placée sous mandat de dépôt à la maison centrale de Kankan depuis le 10 mai 2018, cette présumée auteur de ce crime passera six mois en prison.
Lors des audiences, le parquet avait demandé à la cour de condamner la prévenue à 10 ans de réclusion criminelle. Chose qui n’a pas été prise en compte après l’examen du dossier.
« Nous avons constaté que le couteau qui a occasionné le décès de Sayon Koulibaly (la victime) était utilisé pour menacer Aissatou Koulibaly. Donc, c’est en se défendant au risque d’être violé qu’elle a poussé Sayon Koulibaly avec ledit couteau qui a amené le décès de ce dernier. Cet acte constituait pour AissatouKoulibaly, la légitime défense et en conséquence, le tribunal lui déclaré irresponsable pour cause de légitime défense et l’a renvoie pour fin de poursuite et ordonne sa libération immédiate » a déclaré Kpoulomou Gbamon, président du tribunal.
Peu après le verdict, l’avocat de la prévenue, Maitre Ibrahima Kalil Kanté, a exprimé toute sa satisfaction.
« Le tribunal a compris que toutes mes plaidoiries allaient au droit, ma cliente était en légitime défense, un homme est mort d’accord, mais comment cet homme est mort ? C’est ce que le tribunal a fait ressortir, la légitime défense. Donc, elle est irresponsable de la mort de cet homme. C’est une fierté pour moi. Je ne suis pas content parce qu’elle est libre, mais parce que le droit a été dit » se félicite-t-il.
De son côté, le procureur de la République près le Tribunal de Première instance de Kankan, Aly Touré, non satisfait du verdict, a aussitôt interjeté appel au nom du parquet.
« Nous allons immédiatement faire appel. Nous avons requis 10 ans de réclusion criminelle, le tribunal a prononcé la relaxe, nous n’avons pas compris pourquoi ? Nous ne comprenons pas qu’un individu qui a donné la mort soit relaxé. De toutes les façons, le tribunal est souverain, mais nous estimons que le droit n’a pas été dit et nous comptons faire valoir notre droit de recours » a déclaré Aly Touré.
Malick Diakité
