L diffusion, samedi 19 avril 2025, de vidéos montrant des travailleuses de sexe violemment agressées par un groupe de jeunes à Kipé, dans la commune de Ratoma, en banlieue de Conakry continue de susciter de l’indignation au sein de l’opinion publique.
Ces images, largement partagées sur Facebook, montrent une scène brutale en pleine rue, sous le regard passif de la population, sans aucune intervention des forces de l’ordre.
Face à cette attaque, la directrice exécutive de Wafrica- Guinée, Fatou Souaré Hann, a réagi avec fermeté, dénonçant un climat de violence sexiste qui perdure en Guinée, dans l’indifférence quasi générale.
« Ce sont des femmes qu’on a violenté en pleine rue, sans aucune intervention des forces de l’ordre », a-t-elle déploré, soulignant l’inaction des autorités face à des actes aussi graves.
Pour cette défenseuse des droits humains, ces violences s’inscrivent dans une tendance plus large de stigmatisation et de marginalisation des femmes, en particulier celles vivant dans la précarité.
« Lorsqu’il s’agit de viols, notamment sur des mineures, l’indifférence de la société et l’impunité des auteurs sont légions », a-t-elle rappelé.
Une situation d’autant plus alarmante que la société semble, selon elle, plus prompte à juger et punir les femmes pour leurs choix que les auteurs d’actes criminels.
« Dès que des femmes, souvent précaires, s’adonnent à des activités marginalisées, on assiste à une chasse aux sorcières où chacun se sent légitime pour punir, humilier, violenter… Mais qu’ils arrêtent de s’attaquer aux plus vulnérables. La moralité ne doit pas être un prétexte pour justifier la violence », a-t-elle martelé.
Fatou Souaré Hann appelle l’État à sortir de son silence et à prendre ses responsabilités pour mettre fin à l’impunité et garantir la protection des personnes les plus exposées aux violences, notamment les femmes en situation de vulnérabilité.
Pour l’heure, les demandes d’enquêtes formulées par les ministères de la Justice et celui de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables pour identifier les auteurs de l’agression semblent au point mort.
Alpha Ibn Boubacar Diallo