Violences à labé : le calvaire des patients alités à l’hôpital régional

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S uite aux violences enregistrées depuis le 23 janvier dernier à Labé, capitale de la moyenne Guinée, plusieurs malades alités à l’hôpital régional ont été contraints de rentrer chez eux. D’autres, par contre, restent toujours à l’hôpital pour diverses raisons.

A l’image d’Amadou Oury Barry, marchand de profession, venu de Timbi Madina (Pita) pour  rester au chevet d’un patient, plusieurs autres citoyens se demandent quoi faire avec leurs malades compte tenu de l’aspect sécuritaire très précaire dans la ville.

« Il y a de cela un mois depuis que je suis là. Depuis  maintenant 24 heures, tous les patients qui ont un endroit sûr où aller, ils ont déjà fait. Certains ont été transportés de force par leurs parents. Mais, nous qui venons de loin et qui n’avons personne en ville, nous sommes obligés de rester. Nous voulons nous aussi regagner nos villages respectifs, mais impossible » a raconté Amadou Oury Barry, parent d’un patient alité à l’hôpital régional de Labé.

Dans la même lancée, un autre citoyen, qui a un son fils opéré depuis quelques jours, a décrit le calvaire qu’il traverse depuis le début de ces manifestations.

« Mon fils a été opéré. Il a été victime d’une chute libre. Le bois est rentré au niveau de son ventre. Actuellement, il a la sonde dans son ventre. Le médecin nous a recommandé de chercher de l’eau chaude, mais on n’en trouve rien du tout ici. Même pour avoir de quoi manger est devenu un véritable problème ici » a confié ce parent très inquiet de la santé de son enfant.

Pour sa part, le directeur de l’hôpital régional, obligé de distribuer du pain à quelques patients qui n’ont pas encore quitté les lieux, dénonce la présence des forces de l’ordre à la devanture de l’hôpital.

« Le problème, c’est que les voies d’accès menant à l’hôpital à tous les niveaux sont barrées. Le personnel a du mal à entrer. Les malades, quand ils viennent, ils ont du mal à rentrer dans l’enceinte de l’hôpital. Puisque les forces de l’ordre sont là à dire sortez, sortez ou retournez.  Ça ne peut pas aller comme ça.  Ils doivent comprendre qu’ils sont là pour la population. Tous ceux qui sont là actuellement ne trouvent pas de quoi à manger. J’ai été obligé d’appeler Monsieur le préfet pour attirer son attention et de lui dire de faire quelque chose pour au moins ceux qui envoient à manger aux malades puissent avoir accès, ceux qui sont malades et qui  désirent rallier l’hôpital puissent avoir aussi accès et que le personnel puisse également avoir accès, mais toutes les voies sont fermées et c’est vraiment grave » dénonce El Hadj Attaoulaye Sall, Directeur Général de l’hôpital régional de Labé.

Faut-il rappeler que ces violences ayant fait trois morts, dont l’ambulancier de l’hôpital régional, et plusieurs blessés à Labé, font suite à l’appel du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) pour dire non à la Nouvelle Loi Fondamentale.

Assiatou Baillo Diallo  

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