L e président du Mouvement pour l’Alternance en Guinée (MAG), Baba Alimou Barry, a animé une conférence de presse ce jeudi 13 mars 2025 pour réagir aux récentes tensions sur l’Axe Hamdallaye-Kagbelen, notamment le vandalisme perpétré contre les effigies du Président de la transition, le Général Mamadi Doumbouya.
Dans une déclaration ferme et engagée, il a réaffirmé la volonté de son mouvement de promouvoir la paix, l’éducation et le développement au sein de la jeunesse de l’Axe, tout en dénonçant les manipulations politiques visant à diviser la population.
Dans son intervention, Baba Alimou Barry a mis en avant la nécessité de changer les mentalités et de rompre avec la stigmatisation dont l’Axe est victime depuis des décennies.
« Pendant très longtemps, l’Axe a été perçu comme une zone de violence, un territoire marginalisé », a-t-il rappelé, dénonçant l’étiquette injuste de « l’Axe du mal » collée à ces quartiers.
Pour lui, il est temps que la jeunesse prenne conscience de son rôle dans le développement du pays et s’engage dans une dynamique constructive.
Le MAG se donne ainsi pour mission de sensibiliser les jeunes contre la violence et de leur offrir des alternatives concrètes face au chômage et à l’exclusion.
« Nous devons nous battre pour l’éducation, pour l’entrepreneuriat, pour l’accès à des formations professionnelles dignes », a-t-il martelé, soulignant que la jeunesse de l’Axe doit devenir une force motrice du progrès social et économique en Guinée.
Un soutien assumé au CNRD et un appel à la responsabilité
Le leader du MAG a également réaffirmé son soutien aux ’’acquis et idéaux du CNRD sous la clairvoyance du Général Mamadi Doumbouya’’.
Toutefois, il a précisé que cette position ne relève pas d’une soumission aveugle, mais d’une volonté de bâtir une paix durable.
« Nous avons tendu la main, non pas par faiblesse, mais par responsabilité », a-t-il insisté, ajoutant que le dialogue est le socle du progrès.
Concernant les accusations selon lesquelles le MAG aurait reçu de l’argent pour afficher les effigies du Chef de l’État sur l’Axe, Baba Alimou Barry a été catégorique.
« Nous évoluons sur fonds propres et n’avons jamais accepté de financements extérieurs pour nos activités», indique-t-il, ajoutant que l’absence d’effigies dans certaines zones comme Bailobaya, T7, T8 ou Kagbelen est due aux ressources limitées du mouvement et non à un manque de volonté.
Dénonciation des manipulations politiques
Revenant sur l’épisode des effigies vandalisées, le président du MAG a accusé certains acteurs politiques d’instrumentaliser la jeunesse pour semer le trouble.
« Ces actes ont été commis par des jeunes manipulés, mais nous avons choisi d’agir avec responsabilité, sans confrontation », a-t-il expliqué.
Le mouvement dit avoir engagé un dialogue avec ces jeunes, leur expliquant le sens de leur message : « MEIN FAAMI », qui signifie « Nous avons compris ».
Cette approche pacifique a porté ses fruits, selon Baba Alimou Barry. Car, affirme-t-il, ces jeunes impliqués auraient reconnu leurs erreurs et demandé pardon au Chef de l’État et exprimé leur volonté d’afficher à nouveau ses effigies, cette fois-ci dans un esprit de réconciliation.
Un appel à l’unité et à l’investissement sur l’Axe
Face aux critiques et à la méfiance qui entourent encore le MAG, son président a lancé un message d’ouverture.
« Venez nous rencontrer, écoutez-nous, marchez avec nous dans nos quartiers. »
Baba Alimou Barry a insisté sur le fait que la jeunesse de l’Axe ne demande qu’une chose : des infrastructures modernes, une éducation de qualité et des opportunités d’emploi.
Enfin, Baba Alimou Barry a appelé les investisseurs et les partenaires au développement à miser sur l’Axe Hamdallaye-Kagbelen, affirmant que “ les mentalités sont en train de changer”.
Si le MAG se positionne comme un acteur du changement, prônant la paix et le dialogue, une frange importante de la jeunesse voit dans cette posture un alignement avec le pouvoir en place et s’interroge sur la réelle indépendance du mouvement.
Alpha Binta Diallo