Suspension de la greve : à ceux qui ont ignoré le sens de l’histoire

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Le feu. Tout le monde l’a vu proche de la présidence. Il en fallait pour des butés. Les citoyens déchaînés, ont répondu à la manipulation avec détermination. Partout dans les quartiers, ils ont fait de la manifestation, le seul moyen pour amener les décideurs à comprendre cette sagesse qui dit « le mensonge ne résiste pas au temps ».

Tout finit par là où tout devrait commencer. Aucun gouvernant n’est à féliciter. Même pas le président de la République. Tous nous ont fait perdre du temps, de l’énergie, du sang, des vies et des biens matériels. Ils ont encore brillé par leur absence dans la gestion de la crise. La colère des parents d’élèves est la première gagnante de ce combat insensé provoqué par le chef de l’Etat et ses ministres aux attitudes passéistes. Elle a pris place dans le débat. Et elle a été dirigée contre le petit groupe de Guinéens qui gère les ressources du pays.

Ceux parmi des Guinéens malhonnêtes qui ont voulu s’attaquer au syndicat, sont aussi dans les ténèbres. Il va falloir les sortir de là de toute urgence, puisqu’ils constituent un frein au plein épanouissement des corps professionnels. Il y a un passé, il y a un présent. Mais dans cette revendication catégorielle, c’est beaucoup plus l’avenir qui est en jeu. Les enseignants sont aussi mariés, ils ont des enfants qui veulent étudier, ils aspirent au bonheur. On ne doit pas leur dire de demeurer malheureux pour que ceux qui ne font rien soient heureux.

Que dire des contre-Soumah ?

Parlons de l’accord trouvé : d’abord, un accord est à respecter. Inutile de dire qu’Alpha Condé va le placer dans un tiroir comme un accord politique. Cependant, qu’il sache ou se rappelle que les enseignants ne sont pas difficiles à mobiliser pour une nouvelle grève. Ils l’ont prouvé. Les manœuvres d’Ibrahima Kalil Konaté, alias K2, qui ont consisté à soudoyer et à infiltrer des militants du RPG dans leurs rangs et les intimidations de Damantang Albert Camara, n’y peuvent rien. D’ailleurs, il faut dire aux deux et à l’inspecteur général du travail que la Guinée aussi, est dans le 21ème siècle. Personne ne peut faire peur aux autres, même pas les Donzos. Ça au moins, c’est compris.

Les petits syndicalistes (anciens nous voulons dire), Louis M’Bemba Soumah de l’Union Syndicale des Travailleurs de Guinée (USTG), Ahmadou Diallo de la Confédération Nationale des Travailleurs de Guinée (CNTG), Souleymane Sy Savané, ancien secrétaire général du Syndicat Libre des Enseignants et Chercheurs de Guinée (SLECG), Amara Balato Kéita de la Fédération Syndicale Professionnelle de l’Education (FSPE, plateforme très impopulaire),  qui jusqu’hier, n’avaient rien compris, sont invités à grandir dans leurs vieillesses. On n’utilise pas une grève, ni on ne négocie pour soit même. On négocie pour les syndiqués. Ils n’avaient pas à ignorer les enseignants, leur désaffiliation à la PCUD est une honte puisqu’ils ont pris en compte toutes les critiques du RPG arc en ciel contre Abdourahmane Sanoh. Sont-ils donc du parti jaune au pouvoir, eux aussi. On ne sait jamais !

Les enseignants manipulables, qui se contentent naïvement de leur amitié avec un ministre, peuvent, s’ils le veulent, devenir dorénavant intellectuels. Puisque tous ceux qui ont combattu Soumah en lisant des contre-communiqués au départ, sont des lâches dont l’avenir dépend exclusivement de K2. Qu’ils aillent mendier dans la rue. Joseph Kizerbo l’a dit « il n’y a rien à gagner dans une bagarre, sinon les chiens l’auraient gagné ». Certes, les enseignants obtiennent leurs 40% avec effet rétroactif. Mais les destructions de biens, les blessés, le retard accusé, sont autant de pertes qui sont à déplorer et qui doivent être prises en compte.

Jacques Lewa

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