Sport guinéen: de l’excellence à la médiocrité

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Au temps de la révolution le sport guinéen était valablement représenté au-delà de ses frontières. Cette activité était un instrument de propagande et d’affirmation d’identité et de panafricanisme. A l’époque la Guinée produisait des talents dans toutes les disciplines sportives. Et c’était une fierté pour le pays. Cependant depuis l’avènement de la deuxième République, le sport guinéen a connu une dégringolade à tous les niveaux.

Qu’est ce qui explique cette dégringolade?

Pendant la première République le sport était enseigné, pratiqué de la base au sommet de l’éducation guinéenne. Cette discipline s’enseignait  de façon obligatoire dans toutes les institutions scolaires du pays. Les autorités de l’époque se servaient du sport pour exister et pour s’affirmer. Ce qui fait que pendant ce temps, l’État s’impliquait activement  dans ce  secteur. Les moyens nécessaires  étaient mis à la disposition des structures scolaires qui  formaient de très bons sportifs et des résultats étaient exigés par les gouvernants d’alors. Des compétitions étaient organisées à tous  les niveaux( niveau quartier, préfecture, région et national), pour dénicher des talents  et il y’avait une animation sportive à dimension  nationale. Bref la volonté politique était effective dans le paysage sportif.

C’est tous ces paramètres qui ont permis à la Guinée  d’être triple champion d’Afrique avec le Hafia FC (1972, 1975, 1977 ) et le ballon d’or de Cherif Souleymane pour ne citer que ceci.

Après la chute de la révolution de Sékou TOURE, il s’en est suivit un libéralisme sauvage. L’État s’est progressivement  désengagé dans les activités sportives, y’avait plus ce soutien financier et institutionnel. Conséquence, le sport a quitté l’école pour se retrouver dans la rue. Depuis lors, les hommes qui se  sont succédés aux commandes n’en font pas le sport une priorité. Pour  preuve jusqu’à date les sportifs guinéens s’entraînent sur des installations sportives construites depuis l’indépendance. Il est caractérisé par un manque criard d’infrastructures.

Autre aspect qu’il faut signaler c’est le manque de moyens des différentes fédérations qui ne sont pas accompagnées par l’État. Aucune fédération ne maîtrise les contours financiers  de ces compétitions. Le sponsor n’existe pratiquement pas dans les activités sportives. Seul le football connaît aujourd’hui un championnat de ligue 1 et 2.

Ce football qu’on présente comme le sport roi en Guinée et comme dans tous les  pays du monde, est entrain de sombrer du jour au lendemain. La dernière course à laquelle cette équipe a participé est les éliminatoires du mondial Russie 2018. Elle a fini avec un bilan catastrophique, pourtant c’est la seule discipline qu’on estime être sur la bonne voie, qui pourtant n’a aucun trophée à son actif malgré les nombreuses compétitions  auxquelles elle participé. Les autres disciplines sont complètement oubliées elles n’y participent pratiquement pas à des compétitions.

Quelles solutions pour redorer le blason du sport Guinéen?

Au regard de tout ce qui précède, le sport a besoin de quitter la rue pour l’école. Le retour de l’État dans le sport est inconstable pour donner de la valeur à ce secteur . Car le sport est un outil  de développement et de rayonnement pour une nation. Qu’il ne soit pas vu  comme une activité ludique. Il faut l’élaboration et l’application effective  d’une politique sportive nationale. Si nécessaire, voter même une loi à l’assemblée nationale sur le sport pour pousser les entreprises installées en Guinée à le sponsoriser.

Malgré toutes ces difficultés les jeunes guinéens gardent un amour fidèle pour le sport et continus à se battre à la limite de ses moyens.

Alpha Bakar Diallo

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