Sommet du g20 au berlin : un rendez-vous pour parler des investissements privés en afrique

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A  l’initiative de l’Allemagne, les pays industrialisés se concertent avec onze pays africains pour promouvoir les investissements privés dans le continent africain et créer des emplois permettant de mieux maîtriser les flux migratoires.

Onze  pays africains prennent part à cette conférence de partenariat entre les 20 pays les plus industrialisés et l’Afrique intitulé « G20 compact with Africa », qui s’est ouvert ce mardi à Berlin dans la capitale fédérale d’Allemagne et se poursuivra ce mercredi à l’initiative de l’Allemagne.

Selon la chancelière allemande Angela Merkel, présidente de G20 et initiatrice de cette conférence, le but de cette rencontre consiste à promouvoir les investissements privés et les infrastructures, en vue de développer le continent africain et créer de l’emploi et, partant, réduire les flux migratoires, devenus un vrai casse-tête pour les européens.

Dans une étude sur les « Perspectives économiques en Afrique », la Banque africaine de développement (BAD) évalue le financement des besoins en développement du continent entre 600 à 700 milliards de dollars par an. Elle estime que 130 à 170 milliards de dollars environ sont nécessaires, chaque année, pour les infrastructures.

L’initiative intitulée « Compact with Africa » (CwA) ou « Pacte du G20 avec l’Afrique » se positionne en complémentarité avec d’autres initiatives et programmes tels l’Agenda 2063 de l’Union africaine, et l’Agenda 2030 de l’ONU.

Les pays africains concernés sont le Bénin, la Côte d’Ivoire, l’Egypte, l’Ethiopie, le Ghana, la République de Guinée, le Maroc, le Rwanda, le Sénégal, le Togo et la Tunisie. Outre les chefs d’Etat ou de gouvernement de ces pays, le mini-sommet de Berlin verra la participation des grandes organisations financières internationales et régionales telles la Banque mondiale, le Fonds monétaire international (FMI), la Banque africaine de développement (BAD) et autres partenaires bilatéraux du G20. Il s’agira, entre autres, de coordonner les programmes de réformes spécifiques à chaque pays, de soutenir les mesures politiques respectives et de faire connaître les opportunités qui s’offrent aux investisseurs privés.

Pour les promoteurs de cette conférence, investir dans un avenir commun, est le mot d’ordre qui se dégage de cette initiative lancée en 2017. La  démarche allemande vise à régler le problème migratoire en attaquant le mal à la racine comme l’a expliqué le ministre allemand des Affaires étrangères

« Nous devons encourager l’investissement privé dans les infrastructures en Afrique. L’objectif est d’augmenter la croissance et l’emploi et de donner aux Africains des perspectives économiques sur place, de façon à ce qu’ils n’aient pas à quitter leur pays d’origine pour chercher des moyens de subsistance ailleurs » a lancé Wolfgang Schaüble.

Ainsi, il ressort d’un rapport de l’ONG One, sur le thème « Le siècle de l’Afrique », que d’ici 2050, les jeunes en Afrique seront dix fois plus nombreux que les jeunes dans l’Union européenne.

Selon le document, « cette évolution démographique est le plus grand défi que devra gérer l’Afrique », mais aussi une chance inouïe pour ce continent, car ce « dividende démographique » s’il est utilisé à bon escient en faisant les bons choix va booster le développement du continent de manière spectaculaire. Globalement, la population du continent africain devrait atteindre au moins 2,5 milliards d’habitants d’ici à 2050. La moitié sera constituée des jeunes de moins de 25 ans. Selon certaines prévisions, cette tendance se poursuivra ensuite, si bien que l’Afrique comptera quatre fois plus d’habitants qu’aujourd’hui d’ici les 100 prochaines années.

Par ailleurs, l’ONG estime que le dynamisme et la motivation des jeunes pourraient aussi leur donner les moyens de s’attaquer à la mauvaise gestion dont souffre le continent depuis des décennies.

« En agissant maintenant, ce n’est pas seulement l’Afrique mais bien le monde entier qui pourrait en recueillir les fruits de la croissance économique portée par cette nouvelle génération », affirme l’ONG Une.

« S’ils luttent contre la corruption, améliorent les infrastructures et font de la création d’emplois une priorité, les dirigeants africains pourraient permettre aux 450 millions nouveaux travailleurs attendus entre 2015 et 2035 (22,5 millions chaque année) d’avoir accès à des emplois de qualité », conclut-elle.

Elma Camara

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