L e ministre guinéen de l’unité nationale et de la citoyenneté, Gassama Diaby, a annoncé, lundi 22 octobre 2018, ne plus vouloir participer à l’organisation de la Semaine nationale de la Citoyenneté et de la Paix (SENACIP).
Invité dans l’émission ‘’les Grandes Gueules’’ de la radio espace, Gassama Diaby a justifié sa décision par la mise à l’écart de l’idée de la SENACIP par la plupart des guinéens, y compris les gouvernants.
« Puisque, je ne voudrai plus que ma personne concentre l’attention plus que l’évènement. C’est l’évènement qui est important. C’est l’idée de la SENACIP qui est importante. Donc, oui, effectivement, je ne serai pas cette année impliqué dans l’organisation de la SENACIP » a annoncé le ministre de la Citoyenneté, visiblement déchu de la recrudescence de la violation des droits de l’Homme en Guinée.
En se prononçant sur son intention de ne plus participer à l’organisation de cet événement national, M.Diaby a tenu à rappeler quelques faits qui l’auraient motivé à prendre une telle décision.
« Dernièrement, on était à Genève. On était devant le comité sur le droit civil et politique. Je dois noter que la Guinée, depuis 1994, n’a pas déposé de rapport comme ses engagements le prévoyaient devant ce comité. Donc, nous étions pour déposer, défendre et expliquer ce rapport devant ce comité », rappelle-t-il.
Curieusement, s’indigne Gassama Diaby, ‘’ pendant que vous êtes entrain d’expliquer les difficultés structurelles que vous avez à construire un système démocratique qui respecte les droits humains,(les difficultés conjoncturelles) devant le comité d’experts qui représente les Nations Unies (…..) pendant que vous êtes dans la salle, vous apprenez encore ce déchainement de violences entre les concitoyens, comme ce qui s’est passé dernièrement à Conakry et dans certaines villes de l’intérieur à l’occasion de l’installation des exécutifs communaux’’.
« Vous voyez la gêne que cela procure. Cela va amener à penser à cette situation. Le problème des droits de l’homme en Guinée, c’est que nous avons du mal à avoir les droits de l’homme parce que dans les droits de l’homme, le mot homme n’existe pas » a regretté l’ancien ministre des Droits de l’Homme.
Selon Gassama Diaby, pour que la notion des Droits de l’Homme soit réelle et effective en Guinée, il faut que les uns et les autres acceptent de se débarrasser de leurs attributs particuliers.
« Nous avons du mal parce qu’en Guinée le problème est simple, si vous êtes d’un camp ou d’un autre, la loi sera bonne ou mauvaise, elle s’appliquera ou elle ne s’appliquera pas. Alors que la vertu des droits de l’homme s’applique à tout le monde (……) Il y a deux façons de voir les gens en Guinée, leurs requis et leurs partis politiques comme si tous les autres aspects ne comptent pas et cela nous parait extrêmement important » a-t-il conseillé.
Initiée depuis novembre 2016, la SENACIP, qui est à sa troisième édition, est une occasion pour parler de la citoyenneté et de la paix en Guinée.
BARRY Ibrahima