Les revenus générés par le secteur extractif pour l’année 2017 ont bond de 46 % par rapport à 2016 pour atteindre 4 548,2 milliards GNF (505 millions de dollars), selon le rapport ITIE 2017.
Les revenus du secteur extractif ont augmenté de 1 440,0 milliards GNF (soit une hausse de 46,33%) passant de 3 108,3 milliards GNF en 2016 à 4 548,3 milliards GNF en 2017. Deux facteurs expliquent cette augmentation. Il s’agit de la hausse de la production ((SMB Winning notamment) et l’exportation minière en 2017. Toute chose qui conduit à l’augmentation des revenus miniers, principalement les taxes minières et aux droits de douanes. 99,96% de ces recettes proviennent du secteur minier et 0,04% du secteur des hydrocarbures.
Dans le secteur extractif également, c’est la bauxite qui génère le plus d’argent, 76% des recettes. Le développement rapide des activités du consortium SMB Winning dont la production a explosé à près de 30 millions de tonnes en 2017, +150% en un an, fait de lui le premier contribuable minier en Guinée, avec 1 649 milliards de GNF, dont 802 milliards venant de la SMB elle-même, Winning (608 milliards) et UMS (239 milliards) en tant que sous-traitants.
Tout de même, la contribution du consortium est en baisse de 25% par rapport à 2016, une baisse imputable au coût des investissements dans l’extension de ses capacités de production. Après la SMB Winning, la CBG reste un contribuable important, avec plus de 1 000 milliards de GNF, alors que sa production représente la moitié de celle de SMB.
Cependant, le secteur minier contribue peu au PIB et à l’emploi. Alors qu’il constitue 78% des exportations de la Guinée, le secteur extractif contribue à seulement 15% du PIB, 32% des recettes de l’Etat et 0,4% à l’emploi. A cela s’ajoute une gouvernance peu vertueuse du secteur.
Selon l’indice de gouvernance des ressources naturelles, un indice mondial qui permet d’évaluer le niveau de gouvernance dans la façon dont les pays gèrent leurs ressources extractives, la Guinée a obtenu 56 points sur 100 et se classe à insuffisant, selon les tranches de performance définies par le NRGI.
Bien qu’insuffisant, le score a pourtant évolué, il était de 44 en 2017 (médiocre). Cette étude évalue 3 composantes : réalisation de la valeur, gestion des revenus et conditions générales de gouvernances.
La ‘’réalisation de la valeur’’, le score est de 83 sur 100, la plus haute tranche de performance, avec les procédures d’octroi des permis miniers et la gestion de la SOGUIPAMI, la divulgation de statistiques sectorielles désagrégées.
La composante ‘’gestion des revenus’’ connait une évolution également avec un score de 52 sur 100 contre 27 en 2017.
La note pourrait évoluer si l’Etat concrétise ses transferts infranationaux avec le Fonds national de développement local. Concernant la troisième composante ‘’conditions générales de gouvernances’’ le score est de 35 sur 100, une baisse par rapport à l’évaluation de 2017 qui était de 25. Boké, la principale région d’exploitation de la bauxite reste pauvre.
Déclarée zone économique sociale, liée peine à être concrétisée et la population peine à trouver de l’eau courante et de l’électricité.
La dernière manifestation contre le délestage remonte au 25 juin dernier, jour de match pour le Syli national de Guinée. Entre avril et septembre 2017, deux émeutes liées au manque de courant et de l’emploi ont secoué Boké faisant 3 morts, des blessés et plusieurs dégâts matériels. Deux camions de la gendarmerie nationale et les locaux de la gendarmerie de Boké incendiés.
Hafia Diallo