Alors que le pays vient juste d’accrocher un Accord de paix au Soudan, les protagonistes viennent de tout remettre en cause. Quelle marge de manœuvre pour le Président Touadéra après ce énième rejet des groupes armés ?
Élu suite à la fin d’une transition politique de trois ans, Faustin-Archange Touadéra a officiellement prêté serment le 30 mars 2016. Trois ans plus tard, son pouvoir ne pèse pas grand-chose vu que le territoire de la Centrafrique est occupé à 80% par les groupes rebelles. Il a fallu que ce soit sous les bons auspices de son homologue Soudanais Oumar El Béchir que soit signé le nouvel accord de paix trouvé entre le gouvernement de la RCA et 14 groupes armés. Césame obtenu le samedi 2 Février 2019 et paraphé le mardi 5 février 2019 à Khartoum.
Sauf que le gouvernement d’union nationale nommé le 3 Mars ne fait pas l’unanimité. Les groupes armés estiment avoir été lésés pour ne pas avoir eu la Primature. Pire, ils indiquent être zappés au niveau des ministères de souveraineté. Le mouvement SELEKA aux tendances musulmanes met en garde le pouvoir sur son occupation de plus de 60% du territoire et sa capacité à inquiéter Bangui s’il n’est pas conforté dans l’équipe gouvernementale.
Des levées de boucliers d’acteurs censés ne pas être amnistiés depuis le forum de Bangui tenu en 2015. Une commission vérité-justice et réconciliation est prônée pour éviter à beaucoup de ne pas finir à la CPI. Comme quoi le Président Touadéra semble avoir une seconde moitié de mandat mouvementée. Les mouvements armés occupent les bâtiments et espaces publics en plus d’exploiter à satiété les ressources naturelles et minières de la RCA.
C’est dire que le gouvernement de consensus qui verra ‘’définitivement’’le jour , ne sera qu’un abri pour beaucoup d’acteurs censés faire face au peuple. Un amnistie avant l’heure pour ces auteurs de violations de droits humains à visages découverts connus de tous qui continuent de dicter leur loi sur certaines zones du territoire de la RCA. L’insatisfaction des protagonistes montre bien que Faustin-Archange Touadéra n’est pas au bout de ses peines car l’être humain reste un « éternel insatisfait » d’après ce jeune peulh qui a dit être originaire de l’Ouest.
Idrissa Keita