Reprise des manifs: l’ufdg désavouée par trois des onze adversaires d’alpha condé

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T rois des 11 adversaires d’Alpha Condé à la présidentielle du 18 octobre dernier  ont désavoué, lundi 2 novembre 2020, le leader de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG) dans sa logique de reprendre les manifestations de rue pour contester les résultats proclamés par la CENI.

En conférence de presse, les candidats Abdoulaye Kourouma (RRD), Bouya Konaté (UDIR) et Laye Souleymane Diallo (PLP) ont évoqué la volonté de conserver la quiétude sociale et le maintien de la paix dans le pays pour motiver leur choix.

S’exprimant en premier lieu, Abdoulaye Kourouma a tout d’abord rappelé ce sur quoi les candidats du collectif des 11 partis en lice étaient entendus dans le cadre de la mutualisation des actions pour qu’il ait de la transparence lors de ce scrutin présidentiel.

« En ce qui concerne la mutualisation des actions, nous du RRD, il s’agissait pour nous d’être là en forêt puisque c’est notre bastion. Le PADES en Haute Guinée, ainsi de suite », rappelle Abdoulaye Kourouma qui se demande qui a intérêt à ce qu’il ait mort d’hommes dans les manifestations.

« Nous demandons le déclenchement de l’action publique pour situer les responsabilités. À Dalaba par exemple, des responsables de partis politiques non membres de l’UFDG ont été découpés. Des biens publics complètement détruis. Nous ne faisons plus face à une manifestation, mais plutôt à une rébellion. Nous demandons à l’Etat de mater la rébellion. L’un de mes cadres, Dr Kourouma, a été étranglé par ce qu’il ne pouvait pas bien s’exprimer en pular », ajoute-t-il.

Pour sa part, le candidat de l’Union pour la Défense des Intérêts Républicain (UDIR, en apportant une certaine précision), Bouya Konaté, a rappelé que  l’appel à manifestation du président de l’UFDG ne concerne que son parti.

« Je souhaite préciser ici que l’appel à manifestation du président de l’UFDG était à l’endroit de son parti », affirme-t-il, ajoutant tout de même que ‘’manifester est un droit constitutionnel’’.

Mais, indique-t-il, son souhait est qu’il n’y ait pas de morts d’hommes. Car, regrette-t-il, des balles peuvent tuer n’importe qui d’entre nous.

Et Bouya Konaté de révéler que dans le cadre de la mutualisation, l’UFDG nous avait dit qu’elle avait la possibilité de mettre 32 mille délégués sur le territoire.

« Nous avons envoyé nos techniciens à la Cellule de veille, mais L’UFDG n’a rien fait pour que cette cellule fonctionne. Nous ne condamnons personne. Mais je dis que chacune devrait être rigoureux par rapport à ces engagements », a conclu Bouya Konaté.

Deal politique qu’à la guerre

Sans passer par mille chemins, le candidat du PLP, Laye Souleymane Diallo, saluant  ses aînés qui ont, dit-il, compris que la paix et la solidarité n’ont pas de prix, a invité les guinéens à ne pas respecter les mots d’ordre de manifestation lancés par l’UFDG.

« Nous ne pouvons pas être manipulés pour ne pas avoir les morts sur notre conscience. Je m’étais vite retirer de la plateforme du Collectif parce que j’avais compris qu’elle n’intégrait pas notre vision. Aussitôt, les résultats proclamés par la CENI et suivant les preuves données par la CENI, nous avons vite compris qu’on a perdu. Donc, nous avons félicité le président de la République pour sa réélection. Nous avons notre programme de société. Nous allons proposer nos idées au gouvernement. Ça ne sert à rien de s’opposer pour s’opposer. Nous sommes des patriotes. J’invite tous les guinéens à ne pas respecter les mots d’ordre de manifestation lancés par l’opposition radicale. Nous connaissons les programmes de société de certains partis ici qui souhaitent une guerre civile. Ils veulent une guerre ethnique. Ne nous attaquons pas à nos frères. Ils détruisent des biens publics. Les lampadaires détruis ce n’est pas Alpha Condé qui les a payés. C’est notre argent », a déclaré Laye Souleymane Diallo, qui, selon ses propres termes ‘’ préfère un deal politique qu’à la guerre’’.

A analyser cette sortie médiatique, il y a lieu de se demander si ces leaders n’agissent pas en faveur du pouvoir en place.

Alpha Aboubacr Diallo

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