L a structure dénommée Tribune du CNRD a organisé, samedi 2 août 2025, à Conakry, une conférence de presse pour parler du Projet de Nouvelle Constitution, actuellement soumis au débat public en prélude au référendum prévu le 21 septembre prochain.
Prenant la parole en ouverture de la rencontre, Mme Sylla Yariatou Keïta, porte-parole de la structure, a indiqué que cette initiative vise à porter ’’une voix pour la vérité’’ dans un contexte où, selon elle, ’’ des critiques infondées et malveillantes cherchent à décrédibiliser la transition en cours et les efforts de refondation engagés par le Président de la République, le colonel Mamadi Doumbouya’’.
Dans ses explications, elle a souligné que la Tribune du CNRD n’est ni une organisation d’opposition ni une plateforme de propagande, mais un cadre de soutien aux réformes.
« Nous réaffirmons notre engagement à défendre les acquis de la refondation et le projet de la nouvelle Constitution, fruit d’un processus inclusif et républicain », a-t-elle affirmé, appelant les Guinéens à s’unir autour de ce texte qui, selon elle, vise la justice, la paix et la dignité nationale.
Des innovations mises en avant
Dans une série d’interventions successives, plusieurs membres de la structure ont mis en exergue certaines dispositions du projet de texte, considérées comme des ’’avancées majeures’’.
La vice-coordinatrice de la structure, Mme Nantenin CAMARA, a notamment cité l’article 27, qui garantit des droits accrus aux personnes en situation de handicap, y compris l’accès aux services publics, à la formation, à l’emploi et à la protection contre les violences et discriminations.
Plus loin, elle a également souligné la portée sociale de l’article 21, qui consacre la gratuité de l’enseignement obligatoire pour les enfants de 5 à 17 ans.
« Ce n’est pas seulement un texte juridique, mais un acte de justice sociale, une promesse d’un avenir équitable », a-t-elle déclaré, plaidant pour l’éducation comme priorité nationale.
En outre, Mme Nantenin CAMARA a évoqué l’article 6 relatif à la parité, prévoyant un quota d’au moins 30 % de femmes dans les instances de décision, ainsi que l’article 5, qui élève les langues nationales au rang de langues officielles aux côtés du français.
Un projet soutenu par des experts, selon les organisateurs
De son côté, M. Billy Keïta, coordinateur de la Tribune du CNRD, a rappelé que l’élaboration du projet de Constitution a été pilotée par des juristes chevronnés, notamment l’ancien magistrat Éric Tcham et le Dr Jean-Paul Kotebenduno.
Selon lui, ce projet de Nouvelle Constitution reflète ’’ l’identité guinéenne’’ et contient des innovations significatives.
Il a notamment cité la création d’un Sénat (article 108), représentant les collectivités décentralisées et les groupes socioprofessionnels, ainsi que l’article 29 qui garantit désormais la participation des Guinéens de l’étranger à la vie nationale, y compris au Parlement.
Concernant le passage de la durée du mandat présidentiel de cinq à sept ans, M. Keïta a estimé que cette disposition s’inscrit dans une logique comparative avec d’autres pays de la sous-région ou d’Europe, précisant que ’’ce n’est pas une anomalie en soi’’
Le droit à la santé au cœur du texte
Enfin, les intervenants ont souligné l’importance de l’article 22 du projet, qui institue l’accès équitable à la santé comme un droit constitutionnel.
« L’État aura désormais l’obligation de garantir une couverture sanitaire universelle et d’y consacrer un budget satisfaisant », a insisté une intervenante, qualifiant cette disposition de ’’tournant historique pour la dignité humaine’’.
La Tribune du CNRD invite ainsi les citoyens à se mobiliser pour voter massivement « Oui » au référendum constitutionnel prévu le 21 septembre 2025.
Alpha Ibn Boubacar Diallo