Ordre des avocats c. s.o. camara : une affaire qui risque d’éclabousser le barreau de guinée?

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C ’était une affaire jusqu’ici méconnue des médias, du moins ceux traditionnels, puisque l’un des protagonistes, en l’occurrence M. Sékou Oumar CAMARA, avec pour pseudo Facebook « S.O. CAMARA », a fait de ce réseau social son canal de communication privilégié, a appris guinneeactuelle.com.

Selon nos informations,  l’affaire porterait sur les examens d’accès à la profession d’avocat pour le compte des années 2016 et 2021 auxquels le plaignant (Sékou Oumar CAMARA, sic) aurait participé.

En substance, il accuse le Bâtonnier et le Conseil de l’Ordre des Avocats de Guinée de nombreuses violations de la loi (plus précisément L/2004/LOI/014/AN portant réorganisation de la profession d’avocat en République de Guinée et son décret d’application de 2008, ndlr), rupture d’égalité, assortie d’injustice entre les candidats audits examens, caractérisée par une absence de transparence, d’équité, d’éthique, etc.

Les prétentions du plaignant

«Me rétablir dans mes droits, en ordonnant mon admission au Barreau de Guinée, n’étant en aucun cas responsable de l’incompétence et des errements des dirigeants dudit Barreau. Moraliser le Barreau de Guinée, en pleine faillite morale. Soumettre le Barreau de Guinée à la loi, puisqu’il est totalement hors-la-loi. » Telles sont les prétentions portées par le plaignant S.O. CAMARA dans une lettre, en date du 23 décembre 2021, adressée à l’attention particulière de Monsieur Mamady DIAWARA, alors Procureur Général près la Cour d’Appel de Conakry.

Outre ces prétentions, le plaignant demande parallèlement au Procureur Général, conformément aux articles 41 et 42 du Code de procédure pénale, d’instruire le Procureur de la République près le TPI (tribunal de première instance, ndlr) de Kaloum de mettre en mouvement l’action publique contre :

  1. Les membres du Conseil de l’Ordre impliqués dans les entreprises d’escroqueriede 2016 et de 2021, abusivement qualifiés d’examens d’admission au Barreau, conformément aux articles 403 et suivants du Code pénal ;
  2. Les membres du Conseil de l’Ordre impliqués dans l’organisation des « examens » de 2016 et de 2021, pour extorsion et chantage au préjudice des candidats non autorisés à passer lesdits « examens », conformément aux articles 386 et suivants du Code pénal ;
  3. L’enseignant qui a siégé au sein du Jury de l’examen de 2021 en qualité de Professeur de droit alors qu’il sait très bien qu’il n’a pas le grade professoral, pour usurpation de titre, conformément aux articles 678 et suivants du Code pénal ;
  4. Les membres du jury qui ont siégé en 2016 ou en 2021 alors qu’ils savaient très bien que l’examen organisé par le Barreau est un examen illégal et frauduleux, pour fraude dans les examens et concours, conformément aux articles 686 et suivants du Code pénal ;
  5. Les Bâtonniers en fonction en 2016 et 2021 pour avoir établi des Certificats d’Aptitude à la Profession d’Avocat (CAPA) en faveur de personnes n’ayant pas passé l’examen annuel d’admission à la profession d’avocat réglementé par le décret du 24 Juillet 2008mais un examen illégal et frauduleux « régi » par l’humeur et les intérêts de certains membres du Conseil de l’Ordre, soit donc pour avoir établi des certificats faisant état de faits matériellement inexacts, conformément à l’article 601 du Code pénal ;
  6. Le Barreau de Guinée, en tant que personne morale, qui a employé au moins une partie des « frais de candidature » illégalement collectés pour la couverture de certaines de ses dépenses de fonctionnement (comme par exemple les frais de voyage et de séjour du Bâtonnier à l’étranger en pleine crise avec le Collectif des ajournés ?), pour recel, conformément à l’article 485 du Code pénal24 ;
  7. Le Barreau de Guinée, en tant que personne morale, qui a fait passer pour des ressources propres de l’institution des sommes d’argent qu’elle sait avoir été mobilisées dans des conditions illégales, pour blanchiment aggravé, conformément aux articles 499 et suivants du Code pénal ;
  8. Le Barreau de Guinée, en tant que personne morale, qui a servi de véhicule ou de couverture aux membres du Conseil de l’Ordre qui s’en servent à des fins personnelles illicites et illégitimes, pour complicité d’escroquerie, d’extorsion et de chantage, conformément à l’article 19 du Code pénal ;
  9. Les membres du Conseil de l’Ordre impliqués dans l’organisation des « examens » frauduleux de 2016 et 2021, abusivement qualifiés d’examens d’admission au Barreau, pour participation à une association de malfaiteurs, conformément aux articles 784 et suivants du Code pénal.» peut-on lire dans ledit courrier.

Face à l’éventualité du choix de refus de poursuite de la part du Procureur de la République, le plaignant déclare ‘’se réserver le droit, de concert avec les autres victimes de 2016 et 2021, de se constituer parties civiles afin d’obtenir la soumission à la loi du Barreau de Guinée et de ses membres délinquants ainsi que la réparation des préjudices moraux et financiers qui nous ont été illégalement et illicitement infligés’’.

La réplique du Barreau

Pour rééquilibrer l’information, les tentatives de notre rédaction visant à faire réagir le Barreau de Guinée, par l’entremise de son avocat, sont restées vaines.

Toutefois, notre rédaction a pu joindre Maitre Facinet SOUMAH, avocat représentant le Barreau dans cette affaire. Ce dernier a déclaré ne répondre ni aux sollicitations des médias, ni aux chantages orchestrés par le plaignant.

« Le dossier est renvoyé au 21 décembre. Si vous avez besoin d’informations, retrouvez nous à la Cour », coupe-t-il court avant de nous raccrocher au nez.

Dossier à suivre !

FODEBA MARXITE

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