Nomination de baïdy aribot : l’ufr est de quel côté ?

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Soirée du jeudi 02 novembre, le président Alpha Condé  nomme le député de l’UFR (Union des Forces Républicaines), Baïdy Aribot, au poste de deuxième vice-gouverneur de la BCRG. Vu auprès du président de la République lorsque, celui-ci, à tort ou à raison, marchait à Kaloum, dans l’espoir de bénéficier d’un petit bain de foule- évaluation de la côte de popularité sans doute en baisse-Baïdy Aribot semblerait partager une idylle- plutôt un « deal »- avec le chef d’Etat guinéen: « Je t’aime »… « Moi non plus ». Les rapports de Sydia Touré, président de l’UFR et Haut représentant du Chef de l’Etat, avec le président Alpha Condé, sembleraient, aux yeux de plusieurs observateurs guinéens, opaques.

 Moins de cinq jours après sa promenade de santé dans les quartiers de la commune de Kaloum, en compagnie du secrétaire exécutif de l’UFR, Baïdy Aribot, le président guinéen a nommé ce dernier au poste de  vice-gouverneur de la Banque centrale. Contrairement à  la nomination de Mohamed Tall actuel ministre de l’élevage en janvier 2016, le président de l’UFR aurait dit ne pas avoir été consulté avant cette nomination de M. Baïdy.

Joint par NewsGuinée, le chargé de communication de l’UFR a déclaré sans hésiter que le président Sydia n’a pas été consulté. Avant depréciser : « Nous avons appris comme tout le monde la nomination de Baïdy Aribot ».

La nomination de l’élu de l’UFR aurait provoqué un tsunami politique dans le Bureau politique de l’UFR. Des indiscrétions, au sein du Bureau Exécutif de l’UFR, auraient confié qu’une réunion est prévue, dans les prochains jours, pour tabler sur toutes les incidences de cette nomination.

N’ayant jamais failli à sa réputation d’homme politique rusé, vu ses antécédents avec le leader de l’UFR, le président Alpha Condé aurait, pour certains hommes politiques, le don de rallier son opposition à sa cause : il l’avait prédit de toute façon

Depuis une semaine, M. Sydia Touré avait annoncé la tenue d’un meeting de son parti, ce 4 novembre, sur l’esplanade du palais du peuple, pour célébrer l’anniversaire de son ascension à la tête du parti et, surtout, pour se livrer à une démonstration de force en mobilisant sa foule de militants.

Pendant les préparatifs de ce meeting, le président de l’UFR a déclaré, à la dernière assemblée générale de son parti, tenue à Matam, que : « Nous étions restés à observer les choses dans une certaine position. A partir du 04 novembre, l’UFR reprend sa place en tant que parti politique majeur qui se fera entendre sur tous les sujets… » .

Sur les antennes d’une émission très écoutée dans la capitale guinéenne, Sydia Touré a qualifié, sans sourciller, « son patron », le président guinéen, de très rusé tout en regrettant que ses conseils, dont sur la question énergétique, ne soient pas pris en compte par ce dernier.

L’UFR était membre à part entière d’une réunion préparatoire pour la mise en place d’une alliance électorale entre une quinzaine de formations politiques, le lundi 30 octobre 2017, au siège de l’ancien parti au pouvoir, le PUP. Etaient représentés: le PUP, le PEDN de Lansana Kouyaté, l’UFR de Sydia Touré, le BL de Faya Lansana Millimouno, la NGR de Ibrahima Abe Sylla, la GECI de Fodé Mohamed Soumah, le PADES de Ousmane Kaba, le FIDEL de Mohamed Lamine Kaba, l’UPG d’Alfred Mathos, le PGRP de Sila Bah, etc.

Les agissements et l’inconstance de Sydia peuvent servir le président Condé dans son projet de fragilisation et de démantèlement de l’UFR à partir de la récupération des cadres de ce parti avides de postes.  Depuis la publication de ce décret,  les habitants de Conakry, à travers les émissions interactives diffusées par les radios privées, ne cachent majoritairement pas leur déception et leur déviance sur le positionnement assez équivoque de l’UFR sur la scène politique guinéenne.

Par Mohamed Bah

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