Marches de protestation en guinée : la société civile est le modèle à suivre

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Quasi absente et inaudible dans le débat public depuis plusieurs années, plus précisément depuis l’épopée des Rabiatou Serah Diallo, feu Ben Sékou Sylla et feu Ibrahima Fofana qui il y a dix ans maintenant avaient réussi à faire fléchir le régime du feu Général Lansana Conté, et à lui faire accepter la cohabitation avec un Premier ministre désigné par elle, la société civile guinéenne signe son retour et cela, avec manière.

La marche pacifique organisée sur toute l’étendue du territoire guinéen par la société civile ce mardi 10 juillet, a connu une forte mobilisation. Plus de 100 mille manifestants ont battu le pavé pour exiger du gouvernement qu’il revienne sur sa décision d’augmenter le prix du carburant à la pompe. À la clôture de cette marche sans aucun incident, les structures organisatrices se félicitent de la réussite de cette manifestation aussi bien à Conakry que dans les villes de l’intérieur du pays.

Sur l’autoroute Fidèle Castro jusqu’au stade du 28 septembre, la société civile et la jeunesse guinéenne ont marché sans violence et sans causer de dommages aux édifices publics et aux biens privés. Pour bon nombre de participants, cette réussite est due à la prise de conscience des jeunes Guinéens qui sont longtemps restés dans un laxisme inquiétant.

Selon Abdoulaye SANOH, président de la PCUD, cette manifestation a été préparée pacifiquement et il y avait des observateurs pour veiller à la bonne marche. « Nous ne voulons pas la violence. La société civile n’opte que pour la paix. La jeunesse a changé positivement. Et c’est pourquoi, nous allons réussir dans tout ce qui sera entrepris par notre structure ».

« Si les Guinéens que nous sommes, acceptons de se donner les mains, ensemble nous pourrons faire trembler le gouvernement en mettant nos besoins en amont », affirme l’artiste Elie KAMANO.
Plus loin, le raggaeman déclare que c’est la première fois dans l’histoire guinéenne que les manifestants sortent sans aucun dégât, un acte qui, selon lui, mérite d’être salué et encouragé.
En ce qui concerne la fin des manifestations, les activistes restent fermes sur leur décision, selon laquelle, si le prix du carburant ne baisse pas la marche continuera. « C’est un défi que nous lançons : 8000 ou rien », laissent-ils entendre.

Saran TRAORÉ

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