Manifestation à dar-es-salam: les habitants de la décharge expulsés manu militari

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Les riverains de la décharge de Dar-es-Salam située dans la Commune de Ratoma ont manifesté ce jeudi matin afin de dénoncer les menaces de déguerpissement de plusieurs foyers après l’expiration de la date butoir du 10 mai.
Le Ministère de la Ville et de l’Aménagement du Territoire, en rapport avec le Gouvernorat de Conakry, l’Agence Nationale d’Assainissement et de la Salubrité publique comptent lancer en amont une opération de déguerpissement et de sécurisation du site de la décharge de déchets de Dar-es-Salam.
Très tôt, ce jeudi, les populations concernées ont bloqué la circulation sur la Transversale n°1 reliant Hamdallaye et Kondéboudji et l’axe Boston-Bambeto pour exprimer leur mécontentement, et leur inquiétude à l’approche de la saison pluvieuse.
« Je vis ici depuis 40 ans. Le gouvernement nous demande de quitter sans remboursement, sans rien. C’est pour cela qu’on est là », indique une mère de famille.
Environ 300 foyers seraient concernés par cette opération et pourtant le Ministère de la Ville et de l’Aménagement du Territoire ne prévoit aucun dédommagement dans le cadre de cette opération à la surprise générale des riverains concernés. « On souhaite que le gouvernement nous aide. On n’a rien. Mon mari est décédé. On a des enfants, beaucoup. Moi, j’ai huit enfants. Alpha Condé n’a qu’à nous aider. C’est notre papa, c’est notre mari. Sinon, ça ne va pas. Il n’y a pas où aller », poursuit-elle.
 « Nous sommes nés ici, nous avons grandi ici, nous ne connaissons qu’ici. Nous ne nous opposons pas aux autorités. Mais nous n’avons aucune solution. Ce sont les ordures qui nous ont trouvés dans nos habitations »,  déclare une riveraine tenant une pancarte sur laquelle nous pouvons lire ‘’ Hommage aux victimes’’.
En août 2017, un éboulement de la décharge de Dar-es-salam a fait 9 morts. C’est le seul lieu où sont drainés environ 1200 à 1300 tonnes d’ordures produites à Conakry.
Kadiatou Kouboura BALDE
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