Le g58 au cnrd : ‘’ le type de cadre de dialogue doit être strictement politique’’

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L e groupe des 58 partis politiques, constitué récemment par certains leaders politiques, dont Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré, pour réclamer un cadre de dialogue permanant entre la classe politique et les nouvelles autorités du pays, a publié une déclaration pour proposer des pistes allant dans le sens de la réussite de la transition guinéenne.

En proposant un type de dialogue ‘’strictement politique’’, réunissant autour de la table le CNRD, le Gouvernement, les Partis politiques, les partenaires techniques et financiers représentés le G5 sous la supervision d’un facilitateur choisi par la CEDEAO, l’UA ou les NU, le groupe des 58 partis politiques persiste et signe que la crise guinéenne est d’essence politique.

« Les sujets à débattre au sein du cadre de dialogue doivent être, en priorité, les problématiques liées au retour à l’ordre constitutionnel à savoir : la constitution, le code électoral, l’organe de gestion des élections, le fichier électoral, le chronogramme », mentionne le G58 dans une déclaration, dont copie est parvenue à la rédaction de guineeactuelle.com

DECLARATION N° 2 DU G58

Le groupe des 58 partis politiques signataires de la présente déclaration – G58- salue la décision du gouvernement de finaliser la création d’un cadre formel de dialogue.

Il salue aussi les rencontres qui ont eu lieu, à cet effet, entre le Ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation et les représentants des coalitions politiques auxquelles appartiennent plusieurs partis du groupe des 58.

Il faut rappeler que ces consultations se sont tenues après la première déclaration du G 58 du 9 Mars 2022 qui dénonçait les dysfonctionnements dans la gestion de la transition et regrettait notamment l’absence de dialogue sur le processus.

Le G 58, considérant que la crise guinéenne est d’essence politique et que la transition est une période d’exception dont la finalité est de permettre au pays de renouer avec l’ordre constitutionnel, a la position suivante sur le cadre de dialogue :

Le type de cadre de dialogue doit être strictement politique et réunir les acteurs suivants : le CNRD, le gouvernement, les partis politiques, les PTF représentés par le G5 sous la supervision d’un facilitateur désigné par la CEDEAO, l’UA ou les NU.

Les sujets à débattre au sein du cadre de dialogue doivent être, en priorité, les problématiques liées au retour à l’ordre constitutionnel à savoir : la constitution, le code électoral, l’organe de gestion des élections, le fichier électoral, le chronogramme.

Le G 58 encourage le CNRD à poursuivre la mise en place du cadre formel de dialogue et à le rendre opérationnel afin d’identifier et mettre en œuvre, dans les meilleurs délais, les diligences nécessaires au retour à l’ordre constitutionnel. C’est le dialogue politique qui conduit à la restauration de la confiance et à la préservation de la paix, de la stabilité et de la cohésion nationale.

Le G58, de son côté, mettra tout en œuvre pour que le dialogue politique que les partis qui le composent n’ont cessé d’appeler de leurs vœux, soit constructif et efficace.

Le G 58 demande au CNRD de prendre aussi des actes pour répondre, sans plus de délai, à ses autres revendications légitimes contenues dans sa déclaration n°001 du…  Il s’agit notamment de :

–  la publication de la liste nominative des membres du CNRD;

– la mise en place d’une juridiction spéciale dédiée aux crimes de sang et aux destructions des biens commis lors des manifestations politiques et sociales de ces dernières années ;

– le recours au droit et à la justice, dans le respect de la présomption d’innocence, dans toutes ses actions aussi bien dans la répression des délits économiques et financiers que dans la campane pour la récupération des biens de l’Etat ;

– l’acceptation de la désignation d’un facilitateur/médiateur de la CEDEAO, de l’UA ou des NU dans la crise guinéenne, compte tenu de la profonde crise de confiance qui règne entre les différents acteurs.

Le G 58 déplore le fait que le gouvernement est de plus en plus enclin à l’autoritarisme alors que le CNRD avait présenté le droit et la justice comme la boussole de ses actions publiques. Il rappelle, avec fermeté, que seule la justice, égale pour tous les citoyens, est le soubassement de la légitimité de tout pouvoir.

Le G 58 a aussi débattu des Assises nationales programmées par le CNRD, tant sur leur opportunité que sur les résultats qui en sont attendus.

Le G 58 estime que si le cadre de dialogue proposé est créé et rendu opérationnel, ces assises n’auraient aucun intérêt dans le contexte actuel. En conséquence, les partis membres ont décidé de ne pas participer à ces Assises.

Le G 58 rappelle qu’une Commission provisoire de réflexion sur la réconciliation nationale avait été mise en place en 2016. Son rapport, élaboré avec l’appui des NU, contenait de pertinentes recommandations dont l’actualisation et la mise œuvre permettrait à notre pays d’amorcer résolument sa marche vers la réconciliation nationale.

Le G 58 ne souhaite pas que la transition portée par l’avènement du 5 Septembre soit une nouvelle occasion manquée pour notre nation. Le CNRD doit en prendre conscience face au désenchantement qui ne cesse de gagner la population après la ferveur qui a salué son arrivée au pouvoir.  Ce désenchantement tient aux déviances de la transition par rapport notamment aux dispositions de la Charte qui lui sert de cadre juridique et aux discours fondateurs du Président Doumbouya sur la justice et l’Etat de droit.

Le G 58, représentatif de la classe politique, n’a pas intérêt que la transition échoue, ce qui ouvrirait une période périlleuse pour notre pays. Autant il est prêt à défendre les libertés portées par l’Etat de droit par les moyens que le droit autorise, autant il sera un partenaire loyal et sincère pour construire avec le CNRD, dans le cadre du dialogue formel, l’arsenal juridique et administratif permettant d’organiser, dans un délai concerté, les élections crédibles pouvant asseoir un Etat démocratique.

Conakry le  25 Mars 2022

Le groupe des 58 partis politiques

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