Kankan : l’eau, une denrée rare

Publicité

Kankan, capitale de la Haute Guinée, située dans la région nord-est du pays, est l’une des villes les plus dans la partie sahélienne de la Guinée. Cette position géographique s’ajoutant au déficit que connait l’ensemble du pays en matière d’accès à l’eau potable, débouche sur une situation dans laquelle les Kankanais consentent de pénibles efforts pour s’offrir le précieux liquide, surtout pendant les périodes dites d’étiage. Et ce sont notamment les femmes qui en payent le prix le plus fort en termes de risque liés à la santé en particulier.

Quatre heures du matin, c’est l’heure à laquelle beaucoup d’entre elles se lèvent si elles veulent s’offrir ne serait-ce que deux bidons au niveau du point d’eau du quartier.  Nous nous en sommes rendu compte en sillonnant quelques-uns de ces points. A des centaines de mètre à la ronde, les cris et les disputes s’entendent. Tout au tour du forage, la mobilisation est telle qu’on s’imaginerait à un marché hebdomadaire. Derrière des tas de bidons, chacun attend son tour, avec impatience et même nervosité. Une mère de famille témoigne : « Dans notre quartier « M’balia», il n’ya qu’un seul forage où tout le monde vient s’approvisionner. Quelquefois, on est même obligé d’aller en chercher au marigot  ».

Les habitants du quartier de la Briqueterie, ne sont, eux, pas soumis au même calvaire. Mais cette exception, ils ne la doivent certainement pas à l’Etat. « Cette année, contrairement aux années précédentes, dans notre quartier, il y a suffisamment d’eau. Car, grâce à l’assistance des bonnes volontés,  il y a des forages un peu partout », explique Moussa Condé citoyen dudit quartier.

Bien que revendiquant la très envieuse réputation du château d’eau de l’Afrique de l’ouest, la Guinée reste confrontée au défi de la desserte d’eau dans de nombreuses villes, dont Conakry. Un défi en forme de calvaire pour les habitants de Kankan en général et pour les femmes en particulier.

Malick Diakité

Publicité