Journée ville morte : les deux visages de la capitale conakry

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La société civile guinéenne a appelé à observer une journée ville morte ce lundi 16 juillet 2018 pour protester contre l’augmentation du prix du litre de carburant à la pompe. D’après le constat fait par les reporters de guineeactuelle.com sur les 2 grands axes d’habitation de Conakry, toute la capitale n’a pas observé ce mot d’ordre.

Sur l’autoroute Fidel Castro, de Lansanaya-barrage jusqu’à Madina, la circulation est restée fluide. Les citoyens n’ont pas respecté cet appel, ils vaquent librement à leurs occupations. Les boutiques et magasins sont restés ouverts. Interrogée, madame Mariame SOW commerçante à Entag explique : « C’est grâce à ce commerce que nous vivons, on ne peut pas tout le temps rester à la maison. Comment allons-nous subvenir à nos besoins ? ».

Du côté des services de transport, certains taxis-maitres disent ne pas être au courant de la journée ville morte. D’ailleurs, les grands carrefours, comme d’habitude, grouillent de monde et présentent leur visage habituel avec leurs embouteillages.

Contrairement à l’autoroute Fidel Castro, la route le prince, voie de circulation très prisée, habituellement bruyante et animée présente l’image d’une ville fantôme, l’appel à la ville morte est largement suivi. De Keitaya à Kagbelen l’ambiance est morose. Les chauffeurs pour l’essentiel suivent le mot d’ordre, on peut tout de même observer une circulation plus dense des taxis-motos. Un conducteur rencontré à la gare routière de Kagbelen affirme être là parce qu’il ne peut rester à la maison, pour lui c’est trop ennuyant.

En dépit de la circulation, les boutiques closes. Seuls quelques vendeurs ont ouvert leurs commerces avec : « l’œil et l’oreille attentives au moindre changement d’atmosphère. » disent-ils. Les services comme les banques nombreuses à ce grand carrefour éloigné du centre-ville de Kaloum, assurent le service minimum malgré la morosité de la circulation.

Sur le tronçon Keitaya-Kagbelen, la circulation est paralysée, seules quelques voitures de particuliers circulent à vive allure pour éviter d’être pris pour cible par d’éventuels fauteurs de troubles.

Les services de maintien d’ordre (police et gendarmerie) sont stationnés à tous les endroits stratégiques sont visibles un peu partout, quoiqu’aucun acte de violence n’ait été signalé des deux côtés de la ville.

Ce sont ces 2 visages d’une même ville avec d’un côté, une ville animée où les citoyens comme d’habitude vaquent à leurs occupations quotidiennes et de l’autre, une ville paralysée avec services et commerces au ralenti qui ont caractérisé cette journée ville morte de ce lundi à Conakry.

Saran TRAORÉ

 

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