Inondations à conakry : les limites du fétichisme face aux catastrophes naturelles démasquées

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L es fortes pluies qui se sont abattues dans la nuit du mercredi 30 juillet sur la capitale guinéenne ont causé de nombreux dégâts matériels et fait plusieurs victimes.

Parmi les sinistrés figure un “Simbo” — terme utilisé pour désigner un féticheur ou guérisseur traditionnel.

Son récit, aussi émouvant que symbolique, met à nu la vulnérabilité humaine face aux éléments naturels, indépendamment des croyances mystiques.

« L’eau a pénétré dans la maison aux environs de minuit. N’eût été l’intervention de mon concessionnaire, j’y aurais laissé la vie », confie-t-il.

Pris de court par la montée soudaine des eaux, l’homme affirme avoir été sauvé de justesse grâce à l’alerte d’un voisin.

« Même mon sac de riz y est resté », poursuit-il avec amertume.

Ironie du sort pour celui qui prétend manier les forces occultes, les objets sacrés auxquels il accorde habituellement une puissance surnaturelle n’ont pu ni prévenir ni protéger contre la catastrophe.

« Mes outils de travail ne sont pas un problème, mais mon argent y est resté. J’avais 30 millions, tout est parti avec l’eau », regrette-t-il, indiquant que cette somme devait lui permettre d’acquérir un terrain.

Au moment de quitter précipitamment les lieux, l’eau lui arrivait à la poitrine.

« Mais Dieu merci, je m’en suis sorti », conclut-il avec résilience.

Ce témoignage, au-delà du drame personnel, soulève un questionnement profond sur l’efficacité des pratiques mystiques dans un monde de plus en plus confronté à des phénomènes naturels extrêmes.

Dans un pays où le fétichisme continue de coexister avec d’autres formes de spiritualité, l’expérience de ce Simbo rappelle que ni les grigris ni les incantations ne peuvent freiner la force destructrice de la nature.

Alpha Ibn Boubacar Diallo

 

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