Guinée : les lois sur la protection des handicapés bafouées

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L a Guinée compte plus d’un million de personnes qui  trainent un handicap, soit ils sont aveugles, sourds muets ou encore handicapés physiques. Peu d’entre  eux parviennent  à trouver un travail ou à exercer un  métier pour subvenir à leur besoin. Ces personnes vulnérables deviennent souvent des mendiants à cause du manque de soutien financier et matériel.

Guinée : les lois sur la protection des handicapés bafouées

La Guinée compte plus d’un million de personnes qui trainent un handicap, soit ils sont aveugles, sourds muets ou encore handicapés physiques. Peu d’entre eux parviennent à trouver un travail ou à exercer un métier pour subvenir à leur besoin. Ces personnes vulnérables deviennent souvent des mendiants à cause du manque de soutien financier et matériel.

Gepostet von Newsguinee am Dienstag, 11. Dezember 2018

En Guinée, les personnes handicapées sont  souvent marginalisées, notamment en matière d’accès à l’éducation, à la santé, à un emploi, au loisir et même au niveau du transport public. Ces personnes sont le plus souvent contraintes à se livrer à la mendicité.

Cependant, il y en a d’autres parmi eux qui parviennent à se démarquer malgré leur handicap.

François Depavogui , fonctionnaire au ministère du plan  souffre d’un handicap des membres inférieurs depuis l’enfance. Pour lui, être handicapé n’est pas une fin en soi.

« Le handicap ne met pas fin en ta capacité, il faut avoir conscience que tu es déjà né, tu dois subvenir à tes besoins, la famille  et la société ont besoin de tes services. Quand tu as cette conscience-là en toi, tu pourras te battre, non seulement pour toi-même pour préserver ta dignité, mais aussi celle de ta famille » explique-t-il.

Aujourd’hui, François Dépavogui est le président de la fédération guinéenne des personnes handicapées(FEGUIPA). Cette  ONG créée depuis 1993 regroupe 59 associations, coordonnées par 12 antennes régionales.

« Nous défendons les droits des personnes handicapées à tous les niveaux » indique le président de la FEGUIPA.

Victime de la poliomyélite depuis l’âge de trois ans, Barry Fatoumata Binta a lutté pour apprendre un métier afin de subvenir à ses besoins.

« Ce n’est pas  facile d’être handicapé, moi j’ai mis en tête que je ne suis pas handicapé, je fais tout ce que je pourrais  faire, c’est le courage. J’ai appris la couture au centre de Guinée solidarité à Mamou où j’ai fait 2 ans » a confié  Fatoumata Binta, handicapée, mariée et mère d’une petite fille  de 5 mois, ajoutant qu’elle est ‘’actuellement responsable de la boutique de Wakilarè.

«  Je couds et je gère la boutique, ce n’est pas facile pour moi de m’occuper d’un bébé avec mon handicap» explique-t-elle.

Le projet ‘’Wakilarè’’ est une entreprise sociale qui lutte pour sortir les personnes handicapées de la mendicité. Cette entreprise a  formé et engagé 7 personnes portant un handicap pour produire des articles en cuir et en tissu africain de qualité.

« Le mot Wakilarè veut dire courage en langue peulh, c’est pour que les personnes handicapées deviennent autonome, qu’ils deviennent des entrepreneurs, on a demandé ces personnes ce qu’ils veulent pour sortir de la mendicité , nous, on a choisi la cordonnerie ; wakilarè est créée en février 2016 avec juste deux personnes, aujourd’hui nous sommes au nombre de 7 dont une fille qui gère la boutique et les autres travaillent à l’atelier » rapporte Teinguiano Tamba Bernad, président de l’association ‘’wakilarè’’

Abandonné par sa mère à cause de son handicap, Teinguiano Tamba Bernard est passé par plusieurs étapes pour atteindre ce niveau.

«  Je ne suis pas né handicapé, je crois que c’est la polio qui m’a rendu comme ça, j’ai décidé de me battre, j’ai étudié, pas profondément, mais je peux m’exprimer devant les gens et écrire mon nom. Je ne voulais pas être cordonnier, je voulais être responsable, mais par faute de moyens,  je me suis arrêté au bac,  j’ai fait ma formation au centre Nimba, j’ai même appris l’informatique par ce qu’on sait jamais» témoigné  le président de l’association Wakilarè.

L’entreprise Wakilaré a besoin du soutien de l’Etat et des partenaires pour aider  des mendiants portant un handicap à être autonome.

« Ce qui nous prend au cou actuellement, c’est comment trouver nos matériels, si tu dis à quelqu’un laisse la mendicité et vient travailler avec  nous, il faut pouvoir le soutenir, avec la vente de Wakilarè, on n’arrive pas à les soutenir, on ne demande pas de l’argent, par ce qu’on lutte contre la mendicité, mais on peut être accompagné en matériel, notre objectif, c’est d’intégrer plusieurs personnes handicapées » a sollicité Bernard Tamba président de Wakilaré.

Point de vue mobilité, les handicapés sont aussi confrontés à d’énormes difficultés. C’est pourquoi, le président de la fédération guinéenne des personnes handicapées appelle à l’application des textes et loi en vigueur sur les droits des handicapés reconnus par les institutions internationales.

« Quand nous prenons la convention internationale sur le droit des handicapés éditée par les Nations Unies, la Guinée l’a ratifiée depuis 2008, il y’a la convention N0 159 sur l’emploi des personnes handicapées ratifiée en 1995, il y’a le plan national continental de la décennie des personnes handicapées, on dit décennie c’est dans 10 ans, ça doit finir en 2019 ; malheureusement chez nous ici, aucune mesure d’application de ces textes n’a été mise en place » a-t-il regretté

Suite aux nombreuses doléances des associations des personnes handicapées  au prés du gouvernement, la loi portant protection et promotion des personnes handicapées a été adoptée le 15 mai 2O18 par les députés. Ce document déjà promulgué par le chef de l’Etat guinéen prend en compte toutes les préoccupations des personnes vivant avec un handicap.

Nantady Camara

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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