C inq associations de presse en Guinée (AGUIPEL, URTELGUI, AGEPI, REMIGUI et UPLG) ont condamné, dimanche 6 décembre 2020, la convocation par la justice de trois journalistes suite une plainte de la ministre de l’Enseignement Technique, Zénab Dramé, accusée de détournement de 200 milliards GNF.
Dans une déclaration conjointe, ces associations condamnent les agissements de Mme Dramé, qui n’a pas attendu les conclusions de l’enquête ouverte par le procureur pour détournement de deniers publics, suite aux révélations de la presse, pour porter plainte contre les journalistes pour ‘’diffamation’’.
« En tout état de cause, les Associations de presse rappellent que les lanceurs d’alerte et les dénonciateurs de corruption et infractions assimilées doivent bénéficier d’une protection spéciale de l’Etat contre les actes de représailles ou d’intimidation, selon l’article 100 de la Loi /L2017/041/AN du 4 juillet 2017 portant Prévention, Détection et Répression de la Corruption et des Infractions Assimilées », avertissent ces associations.
Les Associations de presse AGUIPEL, URTELGUI, AGEPI, REMIGUI, UPLG ont été surprises d’apprendre que les journalistes, Youssouf Boundou Sylla de Guineenews ; Ibrahima SoryTraoré de Guinee7 et Moussa Moise Sylla de l’Inquisiteur, ont reçu une « citation à comparaitre devant le tribunal correctionnel » de Kaloum, pour le 15 décembre 2020.
Cette « convocation » fait suite à la requête de Madame Zénab Dramé, ministre de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle qui accuse ces journalistes des faits de « diffamation » sur sa personne.
Les Associations de presse soutiennent les journalistes « convoqués » et condamnent les agissements de Mme Dramé, qui n’a pas attendu les conclusions de l’enquête ouverte par le procureur pour détournement de deniers publics, suite aux révélations de la presse, pour porter plainte contre les journalistes pour « diffamation », comme si, elle était déjà blanchie par la justice.
En tout état de cause, les Associations de presse rappellent que les lanceurs d’alerte et les dénonciateurs de corruption et infractions assimilées doivent bénéficier d’une protection spéciale de l’Etat contre les actes de représailles ou d’intimidation, selon l’article 100 de la Loi /L2017/041/AN du 4 juillet 2017 portant Prévention, Détection et Répression de la Corruption et des Infractions Assimilées.
Elles considèrent que la démarche de la Ministre est une manœuvre dilatoire pour empêcher l’instruction en cours pour détournement de deniers publics et une action d’intimidation de la presse.
Elles exhortent les autorités judiciaires à préserver leur indépendance et à respecter leur serment en évitant d’appliquer les consignes de punition des journalistes données par le Premier Ministre dans un communiqué du gouvernement.
Elles réaffirment leur soutien aux journalistes concernés et continueront à dénoncer les détournements des derniers publics, la corruption, la gabegie, comme l’a souhaité le Président de la République.
Les Associations de presse condamnent, vigoureusement, cette tentative d’intimidation de la presse, et défendront de toutes leurs forces la liberté de la presse chèrement acquise.
Conakry, le 6 décembre 2020
Ont signé:
L’Association Guinéenne de la Presse en Ligne (AGUIPEL)
L’Union des Radios et Télévisions Libres de Guinée (URTELGUI)
L’Association Guinéenne des Editeurs de la Presse Indépendante (AGEPI)
Le Réseau des médias sur Internet en Guinée (REMIGUI)
L’Union de la Presse Libre de Guinée (UPLG