P rès d’une semaine après l’enlèvement suivi de tortures de Me Mohamed Traoré, ancien bâtonnier de l’ordre des avocats de Guinée, le Premier ministre Amadou Oury Bah a exprimé, jeudi 26 juin 2025, à la télévision nationale, la position officielle du gouvernement face à cet acte jugé ’’gravissime’’.
« Le gouvernement et le président de la République sont attristés et condamnent avec fermeté les actes de violence qui ont été portés sur la personne de Me Mohamed Traoré », a déclaré le chef du gouvernement, qualifiant ces violences de véritable atteinte à la République.
Dans sa communication, il estime que ’’c’est la République qui a été poignardée’’ à travers cette agression, qui selon lui, vise à nuire à l’image des autorités et à celle du chef de l’État, aussi bien sur le plan national qu’international.
Le Premier ministre a rappelé que l’action du gouvernement sous la conduite du Général Mamadi Doumbouya s’est toujours inscrite dans une dynamique de réconciliation nationale, de paix et de lutte contre l’impunité. Pour preuve, il évoque, notamment les Assises nationales, le dialogue inter-guinéen et les efforts judiciaires.
« Ces actes de violence remettent en cause l’image positive que la Guinée tente de construire », a-t-il insisté.
Face à la mobilisation des avocats, qui ont suspendu leur participation aux audiences dans plusieurs juridictions du pays en signe de protestation, Amadou Oury Bah a lancé un appel au dialogue.
Poursuivant, le Premier ministre révèle avoir rencontré certains responsables du Barreau pour les inviter à privilégier les voies de recours avant toute mesure extrême.
« J’espère que, le plus rapidement possible, la raison va prévaloir », a-t-il déclaré, soulignant la nécessité d’éviter que la colère ou la frustration ne guident les réactions.
Tout en condamnant ’’avec fermeté’’ l’agression de Me Traoré, le chef du gouvernement a également mis en garde contre ceux qu’il qualifie de ’’ nostalgiques d’une période antérieure’’ qui, selon lui, cherchent à perturber les efforts en cours pour tourner la page des violences et renforcer l’État de droit.
Pour l’heure, les autorités n’ont pas encore communiqué d’éléments concrets sur l’avancée de l’enquête concernant cette agression qui continue de susciter l’émotion et l’indignation dans l’opinion publique.
Mariam Sylla