Gouvernance : le pouvoir d’alpha condé entre pression sociale et politique

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Une semaine décisive s’annonce en Guinée. Sur le plan social, l’inter centrale CNTG/USTG et les Forces Sociales de Guinée lancent une série d’actions à partir du lundi 16 juillet pour contraindre le gouvernement à réduire le prix du carburant. Sur le plan politique, l’opposition républicaine menace de manifester jeudi 19 juillet 2018 pour obliger les autorités à respecter l’accord politique d’octobre 2016.

Sur le plan social, la crise découle de l’augmentation du prix du litre des produits pétroliers de 8 à 10 mille francs guinéens. Une augmentation qualifiée d’unilatérale par la Confédération nationale des travailleurs de Guinée (CNTG) et l’Union syndicale des travailleurs de Guinée (USTG). Ces centrales syndicales demandent au gouvernement de revenir sur sa décision et d’ouvrir des négociations autour du réajustement du prix du carburant.

Ces deux dernières semaines, l’inter centrale CNTG/USTG a organisé deux grèves perlées de 6 jours. Pour l’heure, le gouvernement du Premier ministre, Ibrahima Kassory Fofana reste inflexible.
Décidées, à obtenir gain de cause, les syndicalistes entendent passer à la vitesse supérieure. Ils décident de lancer une grève générale illimitée à compter du lundi 16 juillet prochain, suivie d’une ‘’marche verte’’ sur toute l’étendue du territoire national.

À la bourse du travail à Kaloum où cette décision a été prise ce vendredi, les Forces sociales de Guinée réunissant plusieurs organisations de la société civile y étaient fortement représentées par leurs principaux leaders dont Dansa Kourouma et Abdourahmane Sanoh. Les Forces sociales qui demandent le maintien du prix du carburant à 8 mille francs guinéens ont déjà organisé une marche pacifique le mardi 10 juillet dernier suivi de plusieurs journées ‘’ville morte’’ à Conakry.

Pour accentuer la pression et produire plus d’effets, syndicalistes et Forces sociales conjuguent dorénavant le même langage. À l’unisson, ils grèvent et marchent dès la semaine prochaine pour défendre les travailleurs et les populations guinéennes qui décrient la décision du gouvernement.
Sur le plan politique, l’opposition républicaine renoue avec ses manifestations politiques. En s’opposant à l’installation partielle des conseillers communaux dans les localités où il n’y a pas de litiges – annoncée par le ministre de l’Administration du territoire et de la Décentralisation, Bouréma Condé, l’opposition exige la mise en place de l’ensemble des élus locaux. Sur les 330 communes, 12 sont litigieuses.

Cette frange politique a également d’autres revendications dont l’indemnisation des commerçants victimes des manifestations et la libération de ses militants incarcérés dans le pays.
Dans l’accord politique du 12 octobre 2016, la mouvance présidentielle et l’opposition se sont entendu sur ces points et bien d’autres. Mais leur application tarde. Face à ce retard, l’opposition républicaine sort de nouveau ses griffes en menaçant d’entamer des marches pacifiques le jeudi prochain.
Le pouvoir d’Alpha Condé aura donc deux crises majeures à gérer à la fois. Comment va-t-il s’en sortir face au front syndicat/Forces sociales de Guinée et à la pression de l’opposition républicaine ? Wait and see !

Kadiatou Kouboura BALDE

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