R éunis au sein d’une plateforme dénommée ‘’ plateforme des enseignants des écoles privées de Guinée (PEEPG), les enseignants évoluant dans le secteur privé ont menacé, mardi 12 mai 2020, de descendre dans la rue dans les prochains jours pour exiger leur prise en charge dans le plan de riposte contre le Covid-19 dans son volet social.
Dans une déclaration, dont copie est parvenue à notre rédaction, ces enseignants informent les autorités que si rien n’est fait très rapidement eux, ils seront dans l’obligation d’organiser une marche pacifique nonobstant des mesures sanitaires établies.
Ci-dessous l’intégralité de la déclaration
Depuis l’avènement du COVID-19 dans notre pays, les autorités ont pris des mesures de limitation des risques de propagation du virus dont la fermeture des classes. Dès lors, les enseignants des écoles privées payés par prestation et exerçant dans un domaine laissé pour compte, souffrent le martyr surtout en ce temps de crise sanitaire. Nous enseignants des écoles privées qui, déjà en temps normal sommes vulnérables, passons des moments d’indignité et de honte. Nous sommes aujourd’hui menacés par nos concessionnaires et incapables d’assurer les charges de nos différentes familles. Nous ne méritons pas ce que nous vivons, nous ne sommes pas partis à l’école pour mener une vie de bohème, nous n’avons pas fondés nos familles pour mourir d’inanition. La noblesse de notre métier devrait nous épargner de cette honte. Nous méritons un regard particulier et une protection de la part de notre gouvernement parce que nous participons grandement et considérablement à l’instruction et à l’éducation des enfants de la Guinée ; comme pour dire que nous rendons aussi un service public.
C’est pourquoi la Plateforme des enseignants des écoles privées de Guinée (PEEPG) , face à cette situation désastreuse plaide comme elle a toujours fait le gouvernement de bien vouloir penser à nous dans le plan d’assistance sociale et d’ordonner aux fondateurs d’écoles privées de nous payer l’intégralité de nos salaires. Il revient au gouvernement de trouver une solution plus générale et plus durable en ces périodes difficiles. Sans vouloir remettre en cause les différents dons des personnes de bonne volonté que nous remercions très sincèrement et nous demandons à Dieu de les payer au centuple mais ceci n’est que palliatif et ne résout pas globalement et durablement les préoccupations de milliers d’enseignants qui végètent dans la misère. Une fois de plus il revient à l’Etat de réfléchir et d’envisager une solution plus garantie.
La Plateforme des enseignants des écoles privées de Guinée (PEEPG) demande l’implication personnelle du Président de République le Professeur Alpha Condé pour nous éviter de succomber tristement. Nous sommes convaincus que lui qui a fait de la jeunesse le fer de lance de toute sa politique de développement ne nous laissera point sombrer. A rappeler que ces écoles privées regorgent un nombre important des jeunes diplômés qui sortent des universités et instituts d’enseignement supérieur.
Par ailleurs, la Plateforme des enseignants des écoles privées de Guinée (PEEPG) demande aux fondateurs d’écoles privées de prendre notre situation à bras le corps conformément aux dispositions du code de travail en nous payant l’intégralité de nos salaires. Nous remercions cependant les efforts de certains fondateurs qui continuent à donner le sourire à leurs employés malgré les difficultés auxquelles ils sont eux aussi confrontés. Aux autres d’emboiter les pas car, les moments d’intimité que nous avions réussi à construire au-delà des relations professionnelles, exigent moralement d’eux une commisération, une compassion à notre égard en ce temps de souffrance extrême.
En fin, la Plateforme des enseignants des écoles privées de Guinée (PEEPG) informe les autorités que si rien n’est fait très rapidement pour les enseignants du privé. Nous serons amenés à organiser une marche pacifique nonobstant des mesures sanitaires établies. Notre instinct de conservation nous poussera à briser les interdits au risque d’attraper le COVID-19 car aujourd’hui il est mieux pour nous d’aller à Donka que de mourir de faim aux cotés de nos différentes familles. Nous ne sommes pas prêts à vivre dans les rues dans un pays où il y a des institutions, nous ne sommes pas à trépasser dans une nation où le secours est constitutionnel.
Dans la nouvelle constitution au titre II : des droits, libertés et devoirs à l’article 6 alinéa 2 il est disposé : « toute personne dont la vie est en péril a droit au secours ». Dans l’esprit de cet article de la nouvelle constitution, nous demandons notre droit de secours.
La Plateforme des enseignants des écoles privées de Guinée (PEEPG) présente les condoléances à la famille nationale et aux différentes familles biologiques des victimes du COVID-19, souhaite bonne rémission à ceux qui sont alités et demande à nous autres encore saints d’observer les mesures sanitaires. Demande au gouvernement d’intensifier les sensibilisations en mettant dans les quartiers les jeunes leaders en contribution pour pouvoir très rapidement maîtriser cette maladie qui a sérieusement affecté notre vie.
Vive l’école Guinéenne !
Vive la PEEPG !